Le film d’Ed Kashi commence à 16:27 et dure 8 minutes
Le 20
juillet 2010
Bill Ryan (BR) : Ici Bill Ryan. Quelques
mots seulement
avant
l’exposé auquel vous allez assister, donné le 10 juillet 2010 à un
public non-anglophone,
sur la situation dans le Golfe du Mexique et sur une partie des
enseignements
que nous pouvions tous en tirer pour élaborer un tableau plus général
concernant
certaines des choses qui se déroulent dans le monde.
Ce que je ne savais pas à l’époque – et que personne ne savait –
c’était que
deux jours plus tard, le 12 juillet, BP allait dévoiler un dispositif
géant
qu’ils avaient bâti sur le bloc obturateur (blowout
preventer). Sans le moindre préavis, ils allaient le faire pour
mener des
tests de pression afin de boucher la fuite, si possible, avant de faire
entrer
en action les puits de secours auxquels je fais allusion dans cet
exposé, mais
qui était au courant de ça ?
On a fait énormément de spéculations et d’hypothèses dans les médias
alternatifs, et j’y ai d’ailleurs indirectement contribué avant de
vraiment me
rendre compte de ce qui se passait, ou peut-être avant que d’étranges
changements se produisent dans l’éther, car début juin je me sentais
extrêmement anxieux et, peu après, je me suis rendu compte que tout
allait
s’arranger.
Il n’existe pas de fissure géante dans le fond du Golfe. Pas de volcan
rejetant
de l’asphalte. Ce n’est pas l’illusion d’une fausse fuite. Il n’y aura
pas d’immense
tsunami effaçant la moitié des côtes de la Floride. Rien de ce genre ne
va se
produire, et les problèmes sont ailleurs. Ils concernent la toxicité,
la
corruption, l’incompétence, l’interaction des multinationales avec les
médias,
les citoyens de notre planète et la Terre elle-même.
******************
BR : Beaucoup de choses se passent
dans le monde physique dont nous n’entendons jamais parler. Beaucoup de
gens,
par exemple, ne savent pas que depuis 40 ans se déroule une gigantesque
catastrophe pétrolière au Nigéria. Elle est en fait bien plus grave et
ses
effets sur l’environnement bien pires [que celle du Golfe].
Ruth [qui traduit l’exposé de
Bill en allemand] : Quarante ou
quatorze ?
BR : Quarante :
quatre-zéro. Et personne ne le sait, personne ne s’en soucie, parce que
nous
n’en sommes pas victimes. Parce que cela arrive à d’autres
gens, là-bas en Afrique. Ce qui se passe en ce moment dans
le Golfe du Mexique est donc positif,
parce que cela se produit, comme on dit en anglais, dans notre jardin,
et que
cela pourrait arriver à notre porte. De nombreuses personnes commencent
à s’en
préoccuper parce que les caméras sont là. Les Américains sont les plus
grands communicateurs
de la planète et ils en parlent donc beaucoup.
Les Nigérians n’ont pas de comptes sur You Tube. Ils ne disposent pas
de Facebook.
Ils n’ont pas de medias responsables, et il existe encore au Nigéria
des
centaines de milliers de gens qui n’ont jamais utilisé un téléphone. Ce
qui se
passe ici est donc un peu un appel à l’éveil, parce que la situation du
Golfe
du Mexique n’est pas unique, mais elle porte les problèmes à notre
attention.
Et ceux d’entre vous qui ont vu le film Avatar
comprendront que ce que nous avons ici dans le Golfe du Mexique est
tout à fait
analogue à ce dont parlait James Cameron dans le film.
On a la cupidité et la corruption, et l’égoïsme des multinationales qui
se
moquent de ce qui peut arriver à l’environnement. Que l’on doive nous
le
rappeler est une bonne chose, parce que vous connaissez tous l’histoire
de la
grenouille dans la casserole. L’espèce humaine est un peu comme cette
grenouille. Cela se réchauffe lentement, mais nous ne sautons pas hors
de la
casserole. Nous pensons seulement : Bon,
il fait un peu plus chaud, mais ça va aller. Donc si la température
monte
brutalement, c’est positif, parce que la grenouille se réveille et
commence à
envisager de faire attention et d’agir. Et nous, nous sommes tous des
grenouilles. Nous sommes tous dans la même casserole.
Dans les prochaines minutes – ce ne sera pas un long exposé – j’ai
seulement
l’intention de vous montrer quelques images. La première image, ici
derrière
moi, montre, comme vous pouvez le voir, la taille de ce qu’on appelle
la nappe
de pétrole : « oil spill », en anglais, est un terme
très, très inadéquat
pour décrire ce qui se passe dans le Golfe du Mexique. Je veux
seulement vous
montrer la taille de ça, comme c’est énorme. Donc je zoome dessus
maintenant.
OK. Voici. Mais ici elle est en Europe. Beaucoup plus grande que la
Suisse.
Comme je suis anglais, il faut que je la place sur une carte
différente, mais
sa forme est différente parce que c’était son aspect le 13 juin, il y a
3
semaines et demie. Voici à quoi elle ressemble maintenant. Voilà sa
taille après
3 semaines et demie.
Que voyons-nous ici ? Nous voyons du pétrole, qui est mélangé à du
« dispersant », dont le nom commercial est le
« Corexit ».
C’est une photo satellite. OK ? Le pétrole est en rouge. Le
dispersant en
turquoise. Vous voyez ici du rouge. Vous voyez les trainées de pétrole.
Le
reste est du dispersant, et c’est ça le problème. C’est très, très
toxique, et
une des raisons pour lesquelles ils vaporisent du dispersant sur le
pétrole,
c’est pour faire paraître le problème moins important. Le pétrole se
scinde en
petits morceaux et ne ressemble plus à du pétrole.
C’est lié à une des choses que Ruth va mentionner aujourd’hui :
que le
pétrole est une substance naturelle. Il fait partie de la planète. Il y
en a
une grande quantité, et il ne devrait pas être là, mais c’est néanmoins
une
substance naturelle. Mais pas le
reste, et ça, ça pose ici un sacré problème.
Cette image, vous pouvez très bien l’avoir vue à la télévision ou sur
You Tube.
Elle montre une grosse conduite, d’où s’échappe beaucoup de pétrole.
Mais vous
ne pouvez pas voir comme c’est grand. Voici à quel point c’est grand.
Nous
regardons le même objet et vous voyez la taille des hommes. Voilà une
autre
image, et ici ce qu’on appelle le « bloc obturateur ».
Pouvez-vous
bien le voir ? Oui, vous voyez à quel point c’est gros. Regardez
les roues
du camion, en bas. Enorme. Et ce que nous voyons ici, c’est tout en
haut de cette
image-là. Bon, ce n’est pas spécialement important, je voulais
seulement
insister sur la taille du problème : un gros, pas un petit.
Voilà quelque chose d’autre, qui vaut la peine d’être vu. La photo d’un
tableau
blanc dans une salle de réunion de la NOAA, l’Administration Nationale
pour
l’Océan et l’Atmosphère. On y voit indiqué : Estimation :
64 000
à
110 000
barils
par
jour. Ils
le savaient dès le deuxième jour. Officiellement, BP admet maintenant
une fuite
de 60 000 barils/jour. Ils l’admettent officiellement maintenant.
Mais
s’ils n’ont pas donné de chiffre plus élevé, c’est uniquement parce que
les
experts étaient en désaccord sur le chiffre maximal possible. Donc je
me
contente de souligner la réalité du problème.
Il existe un autre aspect à la réalité du problème. Ruth a traduit, il
y a
environ 3 semaines, un petit document provenant d’une interview de
Linsey Williams,
par Alex Jones je crois. Depuis, je suis la situation de très près, et
je suis
pratiquement certain que l’informateur de Lindsey Williams lui ment. Je
ne vais
pas spéculer là-dessus, parce qu’en fait je n’en connais pas la cause.
Il
existe un tas de raisons possibles. Mais depuis un mois, il y a sur
Internet
tout un tas d’histoires idiotes qui circulent, citant de très gros
chiffres et
des scénarios tout à fait affolants.
Je ne vais pas entrer ici dans les détails, j’aimerais seulement dire
que j’ai
vraiment passé beaucoup de temps là-dessus, et bien des choses qui
tracassent
les gens ne se produiront pas. Le problème, c’est l’environnement
toxique.
C’est une métaphore qui illustre l’environnement toxique existant sur
Terre.
Tout ceci est une métaphore. Une métaphore valable. La Terre est un
très bel
endroit, et nous sommes venus en quelque sorte sur cette planète et
l’avons
vraiment dégradée.
Un des problèmes à ce niveau du jeu est que des êtres spirituels sont
descendus
sur ce plan et ont semé la pagaille. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y
aura pas
de tsunami, le fond de l’océan ne s’effondrera pas, il n’y aura pas
d’explosions
de méthane. Linsey Williams se trompe sur la pression qui règne dans le
puits.
Elle est loin d’être aussi forte qu’il le dit. Elle est forte, mais pas
à ce
point-là.
Il se passe quelque chose ici en ce moment où on essaie d’effrayer les
gens, et
ils se concentrent sur les mauvais problèmes. Les vraies questions sont
celles
dont on parle dans le film Avatar. A
mon avis, le problème sera résolu le mois prochain. Voici les gens qui
vont le
résoudre. L’homme de gauche, John Wright, a 100 % de réussite à son
actif dans
la résolution de problèmes de ce type. Son record, c’est 40 succès sur
40, et
il va y arriver. J’invite ceux parmi vous qui ont la faculté de le
faire,
d’entrer dans la conscience de cet homme et de vérifier ses intentions.
Voilà donc ce que je voulais dire en fait. Il s’agit seulement ici d’un
petit
aperçu de ce qui se passe réellement dans le monde, mais c’est un bon
exemple
de ce qui s’y produit. Un exemple. Et la question, que je transmets à
Ruth et à
Stefan, pour en discuter le reste de la journée, c’est Que
pouvons-nous faire de notre côté ?
On semble vouloir que les gens se sentent démunis et sans défense. Et
la
dernière pensée que j’aimerais vous communiquer avant de partir, très
intéressante à mes yeux, c’est que la communauté des médias
alternatifs, dont
je fais partie, est un peu névrotique. Presque comme si elle voulait
qu’une catastrophe
se produise pour être excitée et qu’elle puisse en parler. Ce n’est pas
la même
chose que d’être défaitiste. Pas la même chose que d’effrayer les gens.
La question est intéressante, mais je pense personnellement que
beaucoup de
ceux qui parlent et écrivent là-dessus s’excitent beaucoup à propos de
ces
situations, mais parce qu’ils savent que quelque chose ne va pas.
Parfois
cependant ils ne savent pas exactement ce qui cloche, et ils tapent
donc à côté
de la plaque.
La situation sur Terre, c’est donc que nous avons des ennuis, qu’il y a
un
problème, mais que c’est à nous de trouver la nature de ces problèmes,
et nous
pouvons réellement y faire quelque
chose. Maintenant je vous passe le micro.
Ruth : Sais-tu quelque chose
sur le fait de faire descendre de l’eau en profondeur ?
BR : Tu veux parler du principe
de… je ne comprends pas la question. Désolé.
Ruth : Ce n’est pas clair. [Elle
parle
avec
le
spectateur
qui
a
posé
la
question] Oh. Il dit qu’il peut résoudre le problème, pour creuser
très
profond. C’est juste une question de technique de nettoyage.
BR : Mmh. C’est lié à ce que
disais au début, qu’il est important que ce soit arrivé, parce que nous
sommes
plus conscients qu’avant d’avoir atteint la limite absolue de la
technologie
humaine. Et les risques pris doivent être examinés afin de savoir si
oui ou non
nous sommes capables de résoudre le problème si quelque chose tourne
mal.
Je pense que ce qui est arrivé dans le Golfe du Mexique est un
accident, mais que
c’est le résultat de mauvaises décisions multiples prises par des gens
motivés
par la cupidité et leur intérêt personnel. Nous rencontrons depuis
toujours la
cupidité et l’intérêt personnel sur cette planète, mais ce qui change,
c’est
que maintenant ils se concentrent sur de très grand projets dont nous
ne pouvons
plus résoudre les problèmes si quelque chose va de travers. Eux
prennent donc
les risques, mais c’est nous qui en payons le prix.
Je pourrais parler longtemps là-dessus. Vous aussi. C’est une question
de
responsabilité, et une bonne définition de la responsabilité, c’est de
la
considérer comme la volonté de voir les choses se passer bien jusqu’au
bout et
d’éponger les dégâts, quoi qu’il arrive. Voici ce qu’est la
responsabilité. On
nous donne donc ici une leçon de responsabilité. Je suis convaincu
qu’ils vont
résoudre le problème, mais j’y ai fait allusion comme à un appel à
l’éveil.
C’est comme le matin au lit, avec votre réveil équipé d’une sonnerie à
répétition. Si vous ne vous levez pas du premier coup, il se remettra à
sonner,
et plus fort la fois suivante, et ça continuera jusqu’à ce que vous
vous
leviez.
Telle est, je pense, la situation actuelle, et le rapport avec votre
question,
c’est que la cupidité et l’intérêt personnel encouragent ces énormes
entreprises à prendre des risques immenses alors qu’ils ne possèdent
pas
toujours les moyens technologiques de résoudre les problèmes. Cela
répond-il,
au moins en partie, à votre question ?
Spectateur : Oui.
BR : Pour moi, personnellement, il
s’agit
avant tout
d’équilibre. Parce qu’en ce moment même, sans pétrole, ni mines pour
extraire
du minerai de la terre, vous ne seriez pas ici, vous ne porteriez pas
d’habits,
vous n’entendriez pas ce que je dis. Nous habiterions tous des
cavernes. Le
défi, c’est de progresser techniquement en respectant la nature, et
cela nous
renvoie à ce que je disais à propos du film Avatar.
Si j’avais la capacité de décider, je rendrai illégal ce type de forage
en eau
profonde jusqu’à ce que nous possédions la technologie nous permettant
de faire
face à absolument toutes les situations. Mais beaucoup de gens
maintenant
posent ces questions, et pas seulement nous dans cette salle, et voilà
une
autre raison de penser, je crois, qu’il s’agit pour nous, les humains,
d’une
occasion valable d’apprendre ce qu’il y a à apprendre.
***********************
[Film d’Ed Kashi, Curse of the Black Gold (La Malédiction de
l’or
noir)]
Asume Isaac Osuoka (Oil Watch
Africa
Network, réseau
africain de surveillance du pétrole) :
Je viens d’une communauté de paysans et de pêcheurs. Les gens pêchaient
pour
survivre. Dans mon enfance, aucun poisson ne venait de l’extérieur.
Aujourd’hui, on ne peut dire de personne dans notre communauté qu’il
est
pêcheur professionnel, parce qu’on ne peut plus vivre du poisson.
Il y a 50 ans, on a découvert du pétrole
dans le Delta du Niger.
Le pétrole du Nigéria rapporte plus de 180 millions de dollars par jour.
Tandis que la plupart des habitants du Delta du Niger doivent vivre
avec 1
dollar par jour.
1 dollar par jour.
Uche Abalogu: [Il
lit Delta Blues, le poème de Tanure
Ojaide] This share of paradise, the delta of my birth, reels from an
immeasurable wound. Barrels of our chemical droughts
flow
from this
earth to the unquestioning world that lights up its life in a blind
trust. The
inheritance I sat on for centuries now crushes my body and soul.
(Cette portion de paradis, le delta de
ma
naissance, vacille sous une blessure infinie. Des barils, cause de la
sécheresse chimique que nous subissons, s’écoulent de cette terre vers
le monde
indifférent dont il illumine la vie d’une confiance aveugle. L’héritage
sur
lequel j’ai été assis pendant des siècles écrase maintenant mon corps
et mon
âme.)
Le Nigéria possède une des plus grandes
réserves de pétrole du monde
Le pays tire 80 % de ses revenus du pétrole.
Livingstone Membere (militant de la
Jeunesse du Delta du Niger) : Nous
avons suffisamment de richesses. Combien de milliers de barils de
pétrole siphonnent-ils
chaque jour de notre pays ? Et combien d’argent nous
revient-il ?
Rien.
Oronto Douglas (Avocat des Droits de
l’Homme liés à l’environnement) :
Les compagnies pétrolières elles-mêmes ne tiennent pas à venir
négocier. Elles
font en ce moment des profits fantastiques dont personne, personne ne
sait
rien. Ils extraient le pétrole. Ils informent le gouvernement. Ils
vendent le
pétrole. Et le gouvernement ne se réunit à Abuja que pour encaisser les
bénéfices.
Paterson Ogon (Niger
Delta Development Commission - Commission de
Développement du Delta du Niger) :
Une grande partie de l’argent généré par les revenus du pétrole est
partagé
entre les gens au pouvoir et leur entourage. Il y a trop de corruption
actuellement
chez les responsables.
Depuis 1960, le Nigéria a reçu 600
milliards de dollars de revenus pétroliers.
Dont 100 milliards ont disparu sous forme de corruption approuvée par
l’Etat.
Un homme: Si le
gouvernement ne peut même pas s’occuper de domaines aussi
basiques que l’eau potable, l’hygiène publique et l’éducation, alors
bien sûr
la vie est difficile.
Le Chef Inengite (Labor Chiefs
Council
- Conseil des Chefs
pour le Travail) : Pas d’eau,
pas d’éclairage, pas de route. Des gens meurent tous les jours à cause
de la
recherche de pétrole.
Oronto Douglas : Dans le Delta
du Niger, on a refusé d’admettre le droit des gens à la propriété.
Aucun
habitant du Delta du Niger ne peut revendiquer ses droits sur un lopin
de terre
qui lui a été donné par ses ancêtres. Parce que le gouvernement a
officiellement décrété que cette propriété, cette terre, cette forêt,
ou cette
rivière n’appartient plus à cette personne, parce qu’il veut prendre le
contrôle du pétrole et du gaz.
Au cours des 50 dernières années, il y a
eu un nouveau cas de marée noire presque chaque jour.
Un nouveau cas de marée noire presque chaque jour.
Dans les années 1990, Ken Saro-Wiwa, a
conduit le peuple Ogoni à exiger que l’environnement soit protégé et de
recevoir une part équitable des revenus pétroliers.
Oronto Douglas : Ken Saro-Wiwa avait
mobilisé son peuple pour dire NON à la pollution, NON à la dégradation,
NON à
l'injustice. C'est ce NON crié fort, cette résistance, que le
gouvernement fédéral
a refusé de tolérer. Et la raison pour laquelle ils l'ont pendu.
Asume Isaac Osuoka : Les choses ont
empiré depuis le meurtre de Saro-Wiwa.
Un homme : La loi ne dit pas que, bien
que le gouvernement fédéral vous autorise à exploiter le pétrole, elle
ne vous
permet toujours pas de polluer mon environnement.
Oronto Douglas : Si Shell, Agip,
Elf, Chevron sont considérées officiellement comme des entreprises - et
nous
les tenons pour responsables de toute violence écologique ou tout
préjudice
moral - les communautés peuvent les poursuivre en justice et obtenir
réparation. Ce n'est pas le cas actuellement.
Un homme : Le pétrole tue presque
tous les autres secteurs économiques du Delta du Niger.
Asume Isaac Osuoka : Nous assistons
à une destruction évidente du sens de la communauté que nous possédions
dans
nos villages et notre ville. On a fondamentalement privé les
communautés de
leurs moyens de survie.
Felix James Harry (pêcheur du Delta
du Niger) : Nous en avons assez
de cette situation. Nous cherchons un emploi. Rien. On sort pêcher. Pas
de
poisson. Un homme qui a
faim est un
homme en colère. A tout moment, quelque chose de dangereux peut
maintenant
arriver.
Le Mouvement pour l’Emancipation du Delta
du Niger [The
Movement for the Emancipation of the Niger Delta - MEND]
a
réussi
à obliger les
compagnies pétrolières à cesser
de
pomper 475 000 barils par jour.
Patterson Ogon : Le MEND peut
provoquer l’arrêt de la production de pétrole au Nigéria. L’effet sur
le
gouvernement fédéral sera sérieux. Le gouvernement s’effondrera.
Elias Courson (Our Niger Delta
-
Notre Delta du Niger) : Les gens du Delta
discutent depuis des années. Mais depuis que le
MEND s’est armé, le gouvernement effectue des contrôles partout. Cela
signifie
que le gouvernement respecte la violence, pas le dialogue.
Oronto Douglas : nous avons un
gouvernement très répressif. Nos militaires sont prêts à tuer. Ils
n’hésiteront
pas à éliminer les communautés qui occupent une plateforme, et à
provoquer sa
fermeture.
Un militant MEND : Nous sommes
les soldats du Delta du Niger. La mort de notre frère nous rend furieux.
Livingstone Membere :
L’habitant moyen du Delta ne craint pas la mort. Mais s’il doit mourir,
il le
fera en héros, pas en lâche. Il y a différentes phases dans le combat.
Nous
utilisons encore le dialogue. Voyons si ces gens envisagent les choses
comme
nous. Dans le cas contraire, tous, mêmes les femmes, et pas seulement
les
hommes, porteront des armes. Et alors, tant que nous n’aurons pas la
liberté,
nous continuerons.
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