(Traduction de l'article signalé ci-dessus)
Le climat à Wall Street, suite au refus de Trump d'avaliser l'Accord de Paris
Mis en ligne le 5 juin 2017
La participation étasunienne à l'Accord de Paris, un pacte soutenu par les Nations Unies et destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de lutter contre le réchauffement climatique, a été refusée la semaine dernière par l'Administration Trump, tel qu'il est actuellement rédigé.
Laissez-moi tout d'abord vous dire que je ne considère pas le changement climatique "scientifiquement prouvé", car je suis suffisamment âgé pour me rappeler que les climatologues affirmaient dans les années 1970 que nous allions entrer dans une ère glaciaire causée par le développement humain.
Secundo, les climats ne changent pas en quelques décennies, mais il leur faut des dizaines de siècles pour évoluer. Observer la science du climat actuelle, c'est comme observer la photographie d'un coureur de marathon.
On n'a aucun contexte indiquant la durée de la course, ni comment le coureur s'y est comporté. Elle représente un pas donné dans une course de 42 km. Et pourtant il y a des scientifiques qui, en regardant cette photo, savent non seulement qui a gagné la course, mais aussi combien de temps le coureur a mis pour y arriver.
Tertio, les cycles climatiques que nous avons vécus ces 50 dernières années ont tous été attribués à des émissions provoquées par l'homme, qu'il s'agisse de sécheresse ou d'inondations, de faibles températures ou de fortes températures, de féroces ouragans ou de tempêtes moins fortes.
Je crois personnellement que le soleil et la réduction de l'activité des taches solaires au cours de la dernière décennie ont plus d'influence sur notre atmosphère que tout ce que nous faisons sur Terre. Pourtant on ne voit pas souvent cela mentionné dans ce débat, et je vais vous dire pourquoi dans une seconde.
Voilà donc mon point de vue sur les changements climatiques, et c'est la raison pour laquelle je suis d'accord avec la Maison Blanche pour ne pas signer le pacte tel qu'il est rédigé.
Une chose que l'Accord de Paris réussit très bien à faire, c'est de créer l'un des plus grands transferts de richesses de l'Histoire. Par le biais de ce qu'il appelle les dispositifs d'échange de crédits carbone, le pacte établit un échange -- géré par les banques de Wall Street -- acceptant l'argent de firmes étasuniennes pour leur permettre d'acquérir les crédits-carbone de pays du Tiers-Monde, afin de compenser les émissions de ces entreprises.
Il s'agit d'une taxe sur la productivité, où Goldman Sachs, Morgan Stanley et d'autres firmes prennent leur pourcentage. Pourquoi pensez-vous que Lloyd Blankfein, le chef de Goldman, est intervenu pour la première fois sur Twitter pour y dénoncer la décision de Trump ?
Non pas par peur du réchauffement, mais parce que Goldman travaille avec l'ex-vice-président Al Gore et David Blood, ancien chef de la gestion d'actifs de Goldman Sachs, pour relancer cette plateforme de négociation via leur firme Generation Investment Management. Mais si le plus important acheteur de vos crédits n'est pas sur le marché, comment allez-vous gagner de l'argent ?
Pourquoi le patron de Tesla, Elon Musk, a-t-il démissionné de son rôle de conseiller de la Maison Blanche ? Son entreprise est entièrement créée et financée par des véhicules zéro émission. Mais s'il n'existe aucune subvention ni futurs crédits carbone pour vous ou moi dans l'achat de ses voitures, quel intérêt alors y a-t-il à les acheter ?
Voyez-vous, l'Accord de Paris ne vise pas seulement les entreprises US, il descendra jusqu'à vous et moi, et à la façon dont nous "gérons notre propre empreinte carbone", par le biais de nouveaux frais et taxes.
Alors pourquoi la science n'en observe pas la cause dans les cycles solaires ? Comment taxer le soleil ?
Tandis que l'Accord de Paris est un moyen de se donner bonne conscience -- qui veut détruire la planète ? -- son mécanisme et son financement sont trop unilatéralement contre les États-Unis. La Chine ne se voit infliger que très peu de restrictions à son développement et à ses émissions, bien qu'elle soit le 1er consommateur mondial de charbon.
Donc, que la Maison Blanche dise : "Non, nous voulons un meilleur accord que celui auquel a adhéré l'ex-président Obama", n'est pas hors de question. De plus, s'il s'agit ici d'un traité, il faudra que le Congrès l'approuve, avant que Trump puisse le signer.