Posté par wnlight (ici)
Bill, permettez-moi de confirmer ce que vous avez écrit. C'est une description très exacte du travail dans le monde clandestin. À partir de 1977, j'y ai travaillé sur deux projets différents. Pendant quatre ans au site des essais nucléaires, à mesurer le rendement de dispositifs thermonucléaires et leur effet sur le matériel spatial. Ils m'ont tenu à l'écart de l'essentiel du matériel spatial. C'était la politique du cloisonnement.
J'ai travaillé ensuite sur un projet militaire dans un endroit qui n'existe pas. Pour une entreprise fictive, à des activités qui ne se sont jamais produites. Je ne vous dirai pas où, parce que l'armée a dépensé (et dépense toujours) des sommes astronomiques pour que l'endroit demeure secret. Je n'ai jamais vu ce lieu mentionné dans les documents ou les nouvelles que j'ai vus. J'avais la formation et les compétences nécessaires en maths et informatique pour participer aux calculs d'orbites, et plus encore. La NSA nous faisait passer chaque année des examens de notre "mode de vie" au détecteur de mensonge. Ces "tests" étaient impitoyables. Ils pouvaient utiliser contre moi mon propre esprit. On ne m'autorisait pas à quitter le pays. Nous ne connaissions que les noms des gens avec lesquels nous devions travailler. Nos badges d'identité ne comportaient que des photos - aucun nom. J'ai supporté tout ça pendant cinq ans. Une partie de la technologie que nous utilisions dans les années 1980 dépasse ce dont je vais parler aujourd'hui. Ensuite, en 1985, j'ai radicalement changé de carrière et j'ai pris un emploi dans la Marine, qui était seulement Ultrasecret : il était si agréable de bénéficier parfois de fenêtres, et de travailler pour une entreprise réelle (et non fictive). J'ai ressenti beaucoup moins de pression. Un de mes problèmes était que mon CV avait des trous que je ne pouvais pas justifier, lorsque je cherchais un nouvel emploi. Je ne retournerais pas dans le monde clandestin - aussi passionnants que puissent être les secrets.

Merci pour cet important témoignage personnel !

Presque tous les mots du post de wnlight méritent d'être examinés avec attention. Oui, c'est ainsi que cela se passe en réalité. Ceux qui sont "dans le secret" sont constamment mis sous pression.
Les gens qui quittent certains programmes sont aussi ensuite souvent régulièrement contrôlés, à vie. Vous ne pouvez tout simplement pas donner tranquillement votre démission un beau jour, faire le tour du monde et raconter ce que vous voulez à la personne assise à côté de vous dans l'avion. La sécurité devient souvent une préoccupation BIEN PLUS FORTE après le départ de quelqu'un. Ils préfèrent de beaucoup laisser les gens dans le secret, même si ces derniers passent de programme en programme pendant des années.
C'est fascinant. J'ai parlé avec pas mal de personnes qui ont vraiment travaillé à des choses "très intéressantes" -- mais plus elles sont intéressantes, plus tout est cloisonné.
Quelqu'un qui commence à parler de tout ce qu'on peut imaginer, sans qu'on le rappelle gentiment à l'ordre pour qu'il se calme (à moins qu'on le fasse se taire par la force), n'est pas une menace... parce qu'il invente une grande partie de ce qu'il raconte, sinon tout.
C'est le B.A.-BA du lancement d'alerte.

D'où la maxime, citée dans la vidéo sur l'YF-23 de mon message N°1 :

Le défi des chercheurs du monde clandestin est de rassembler des fragments, comme autant de morceaux de papier récupérés dans une poubelle. Et comme les gardiens dudit monde le savent très bien, ces fragments contiennent aussi de fausses informations et mènent sur de fausses pistes.
Ce n'est jamais facile, et cela ne l'a jamais été... Tous ceux qui prétendent le contraire, et qui racontent sous contrat leur histoire à la TV, vivent (littéralement) dans un monde imaginaire. Si ce n'est pas le cas -- à leur corps défendant ou non, ils appartiennent à la vaste gamme des agents de défense des gardiens du monde clandestin.
Ce n'est jamais facile, et cela ne l'a jamais été... Tous ceux qui prétendent le contraire, et qui racontent sous contrat leur histoire à la TV, vivent (littéralement) dans un monde imaginaire. Si ce n'est pas le cas -- à leur corps défendant ou non, ils appartiennent à la vaste gamme des agents de défense des gardiens du monde clandestin.