(Vidéo tirée de ce
post du Forum d'Avalon)
[Contexte : La
stratégie d’islamisation de l’Europe par
le monde musulman Extrait
d'une interview donnée au micro de Henri
Dubos par Alain Wagner, président de l'UDCC
(l'Union de défense du citoyen et du
contribuable), expert et conseiller en
stratégie sociétale, et auteur de nombreux
rapports auprès des services de
renseignement français.) Source]
Document, cité par la même
source, sur lequel s'appuie l'interview :
Stratégie
de l’action culturelle islamique à
l’extérieur du Monde islamique sur
l’ISESCO
Alain Wagner (AW) : Donc, je disais,
une date fondamentale, c'est 1973.
Alors, qu'est-ce qui s'est
passé ?
Henri Dubos : Le
Protocole de Barcelone.
AW : Qu'est-ce qui
s'est passé en 1973 ? Eh bien, il y a la
guerre syro-égyptienne, contre Israël.
Les Syro-Égyptiens prennent
une raclée et, de manière immédiate,
quasiment immédiate, l'OPEP et les pays
arabes multiplient le prix du pétrole par 4,
et classent les pays en catégories :
c'est-à-dire soit amis, soit neutres, soit
ennemis.
Et ils classent dans la
catégorie "ennemis" toutes les personnes
qu'ils associent, de près ou de loin, à
l'Etat d'Israël.
Ça a provoqué -- certains s'en
rappelleront -- un choc pétrolier absolument
terrifiant.
On a eu un chantage.
C'est-à-dire que les pays de
l'OPEP nous ont mis la main sur le robinet,
en [inaudible] de savoir que des
pays se sont retrouvés sous embargo
pétrolier ! C'est la Hollande qui s'est
retrouvée en embargo pétrolier, etc., les
États-Unis aussi, d'ailleurs.
Et, suite à ce chantage --
parce que c'est un chantage ! -- ils nous
ont imposé des conditions. Nous sommes allés
à la table des négociations avec eux, et
nous avons tout accepté !
Alors, dans les accords qui
ont suivi juste après, le 6 novembre 1973,
les 9 pays de la Communauté Européenne de
l'époque basculent dans le camp pro-arabe.
Donc, avec les corollaires qui vont bien :
reconnaissance du peuple palestinien,
l'alignement sur le narratif arabe
concernant Israël, etc.
Vous avez la création de ce
qu'on appelle... -- alors ça, c'est
fondamental, parce que c'est l'ancêtre du
Protocole de Barcelone, du processus de
Barcelone, c'est-à-dire la création du DEA,
du Dialogue Euro-Arabe, qui est en réalité
un processus, lui aussi, un processus qui
vise à, globalement, mettre en œuvre des
éléments qui ont été définis de manière très
précise, en 1975, par les Résolutions de
Strasbourg.
Donc les Résolutions de
Strasbourg ont été adoptées communément par
les pays arabes et donc l'assemblée générale
de l'Association Parlementaire de la
Coopération Euro-Arabe. Ça a été voté à
l'unanimité, il y avait 200 représentants de
tous les partis politiques européens.
Donc, c'est vraiment un
ensemble total.
Et il faut savoir que ce document est
fondamental puisqu'il est, il pose les bases
de ce que nous vivons encore aujourd'hui, et
qui s'est traduit par différents avatars,
dont le Processus de Barcelone n'était que,
finalement, une espèce de remise en marche
du DEA, qui a subi des avatars, parce que,
bon, au fur et à mesure des années, des
péripéties politiques, de la signature d'une
paix entre l'Egypte et Israël, qui a bloqué
beaucoup les choses...
Enfin, bref, il s'est passé tout un tas de
choses, mais le fait est que, dans les
Résolutions de Strasbourg, on trouve
exactement ce qui nous arrive aujourd'hui.
C'est-à-dire la mise en place d'une
politique de recrutement de main d'œuvre
dans le monde maghrébin...
HD : L'immigration
n'est pas un fait voulu par nos élites, ça a
été imposé au moment du Processus.
AW : Absolument pas !
Ça a été RÉCLAMÉ par les Européens !
Ce sont les Européens qui...
HD : Alors j'ai mal
compris !
AW : Absolument. Ce
sont les Européens... Et c'est ça qui va
intéresser les gens.
Donc, ce sont les Européens --
en l'occurrence, j'ai le nom de la personne
qui a posé... Monsieur Tillich
Declercq (?), un Belge, -- il faut
savoir que les Belges ont été très moteurs
dans cette affaire-là, avec la France.
Donc les Belges, le Luxembourg
et la France ont mis en place un deal,
un arrangement, disant : nous avons besoin
de main d'œuvre, que nous allons prendre
chez vous.
Et là, les pays musulmans, eux, ont mis des
conditions !
Et c'est là où tout est
important : ils ont mis des conditions
à cette immigration.
C'est-à-dire que la condition
[n'était pas] : "Vous allez prendre des
gens chez nous, ils vont aller chez vous,
et puis tout ça va se débrouiller à la
va-comme-je-te-pousse."
Pas du tout !
Il y a eu un souci --
d'ailleurs c'est en parfaite cohérence avec
la doctrine islamique -- "Ces gens qui
viennent de nos pays vont aller chez vous,
ils vont s'installer chez vous, mais nous
allons mettre des conditions.
Ces conditions sont l'accès à
l'égalité totale de traitement entre les
personnes qui viennent de chez nous, et
vos propres citoyens. C'est-à-dire accès
aux droits sociaux, accès aux droits
politiques, accès à tout.
Donc égalité de traitement
entre les immigrés et les nationaux de vos
pays."
Deuxième condition, sine
qua non, qui est : "Ces gens-là,
ils ne vont pas aller chez vous pour
devenir comme vous, ils vont aller chez
vous, mais ils restent ce qu'ils sont.
Et nous gardons le lien entre ces
gens. C'est-à-dire que ce sont nos
communautés qui vivent chez vous, à
notre manière, suivis, et chapeautés
et cornaqués par nous !"
Et la troisième condition,
c'était que : "Tout ça va se passer dans
des conditions qui font que vous
allez devoir introduire dans vos
sociétés un narratif concernant l'Islam
qui suit les règles suivantes :
L'Islam fait partie et
constitue... est une partie constitutive
de votre culture..."
HD : C'est du Chirac
dans le texte !
AW : Oui, du Chirac
dans le texte, bien sûr, mais Chirac ne fait
que mettre en œuvre les accords qui ont été
signés à cette époque-là.
C'est une mise en application
!
[5:00]
C'est-à-dire donc que la presse doit
modifier son mode de traitement de l'Islam,
on doit avoir un traitement positif, on doit
avoir la mise en place progressive d'une
synergie culturelle entre l'Occident et le
monde arabe, musulman...
HD : D'où les
instituts, divers et variés... du Monde
Arabe...
AW : ...avec la mise en
place -- et ça encore, c'est dans les
accords -- avec la mise en place de centres
culturels, dans toutes les capitales
européennes...
Donc, une infrastructure --
nous y voilà ! -- une infrastructure de mise
en place de l'arrivée culturelle, de
l'accompagnement culturel des populations
musulmanes qui allaient arriver chez nous,
et qui, dans leur perspective, et dans les
faits, ne devait pas être séparé de la
communauté musulmane, ne devait pas être
séparé de la capacité de pratiquer leur
culte de manière parfaitement libre, et
de vivre selon leur culture, et leurs
usages culturels !
Et nous sommes
exactement en train de vivre ça !
Ces accords fondateurs qui ont
été signés en 1975, et après confirmés un
nombre incalculable de fois -- là, en un
quart d'heure, je ne peux pas vous citer
toutes les réunions, mais il y en a eu des
kilos --
met en place, et tout cela
chapeauté par le document dont je vous
parlais tout à l'heure et que j'ai trouvé
tout récemment, et qui est donc, qui
s'appelle : "Stratégie culturelle islamique
pour l'extérieur du monde islamique".
Et donc, ce document est un document que
vous pouvez trouver -- c'est un document
officiel qui a été, comment dire, adopté
comme stratégie officielle par l'OCI ;
l'OCI, c'est l'Organisation de la
Coopération Islamique, donc c'est
l'équivalent de l'ONU islamique, c'est la
deuxième plus grosse organisation
internationale du monde, et qui regroupe
tous les pays musulmans.
Et donc, cet organisme, à son
plus haut niveau décisionnel, qui est le
niveau des sommets islamiques -- les sommets
islamiques sont les sommets qui regroupent
les chefs d'État -- lors du 9ème sommet, à
Doha, en 2000, ils ont adopté ce document,
qui est un document stratégique, qui est
donc la stratégie d'action du monde musulman
chez nous.
Parce que "à l'extérieur du monde
islamique", c'est : chez nous.
Eh bien, ce document, dont
j'ai fait quelques petites traductions, mais
je vais vous en faire un résumé, sinon
je n'aurai pas le temps de le faire...
HD : Tout ça, ce sont
les preuves que vous avez en votre
possession et...
AW : ...et que tout le
monde peut vérifier !
HD : ...qui sont
absolument sourcées.
AW : Complètement !
Vous pouvez trouver ce document en
téléchargement, vous pouvez le télécharger
et le lire, sur le site de l'ISESCO...
HD : Alors, allez-y !
AW : Alors, (...)
[Voir https://www.isesco.org.ma/fr/wp-content/uploads/sites/2/2015/05/Strat%c3%a9gieExtVFLR1.pdf,
cité par la source donnée ci-dessus.]
Donc si vous imaginez l'OCI
comme un gouvernement, eh bien, l'ISESCO,
c'est le ministère de la Culture, de
l'Éducation, de la Communication.
Donc, c'est quand même un
très, très gros morceau. Cela fait partie de
l'organigramme officiel. Ils ont leur siège
à Rabat, dans un très beau bâtiment...
Et donc, vous allez sur le
site de l'ISESCO, vous allez sur la partie
en français, parce que vous avez un site en
français, vous cliquez [sur "Menu", puis
"Plan d'action et stratégies"], vous
cherchez le mot "Stratégies", vous allez à
l'onglet "Stratégies", et vous téléchargez
ce document.
HD : Qui est en
anglais, peut-être ?
AW : Non, qui est en
français.
Il est présent en arabe, en
anglais et en français. Alors, j'ai constaté
de petites différences entre les versions,
j'ai même fait viser la version par Sami
Aldeeb, qui est parfaitement bilingue, la
version arabe...
HD : La version qui
fait référence, c'est la version arabe,
j'imagine.
AW : Non, parce qu'en réalité c'est
comme l'OCI : les trois langues, français,
anglais, et arabe sont les langues
officielles, ce qui veut dire que les trois
langues, que les trois communiqués, les
trois documents sont des documents
officiels.
HD : D'accord.
AW : Donc ce document est le document
adopté de manière officielle par l'OCI, au
niveau du sommet, comme leur mode d'action
pour les années qui viennent. Voilà.
Et ce mode d'action, je vais le résumer très
rapidement : il consiste à "implanter" -- et
j'utilise leurs termes -- à implanter
des communautés islamiques,
civilisationnellement différentes de
l'Occident, qui fonctionnent selon les
règles de la charia, et qui ont pour
vocation de prendre les postes-clés, aux
niveaux politique, économique et
communicationnel dans les pays-hôtes. Nous
sommes les pays-hôtes.
Il faut savoir que
l'implémentation, la mise en œuvre de cette
stratégie -- c'est précisé, encore une fois,
dans le document -- s'appuie sur les centres
culturels, les mosquées, les écoles
islamiques.
HD : Elles sont pour l'instant
marginales, ces écoles islamiques, mais
qui...
AW : Attendez ! Elles
ne sont pas du tout marginales ! À chaque
fois que vous avez une mosquée, l'étape
d'après, c'est l'école islamique !
HD : Qui est à côté, et
qui...
AW : ...qui vient
après. Et d'ailleurs, dans toutes les
mosquées, vous avez des salles de classe.
Oh, tiens, c'est bizarre ! Là
encore, une sorte de processus éducatif
parallèle. Encore une fois, processus
éducatif parallèle mentionné dans le
document.
Alors, il faut savoir que ce
document est donc un document officiel, qui
a été mis en place -- pas par quelques
excités dans le fin fond d'un pays arabe...
Avant, la mise en place de ce
processus a nécessité... pendant 9 ans, ils
ont sillonné toute la France. Ils le
mentionnent d'ailleurs dans le prologue de
ce document.
Comment est-ce qu'on est arrivé là ?
Eh bien, ce sont les
organisations européennes qui ont participé
à l'élaboration de ce plan, c'est-à-dire que
des gens, qui sont chez nous...
HD : (inaudible)
Très longuement concerté...
AW : Mais le serpent
qu'on a nourri, c'est-à-dire qu'on a
réchauffé en notre sein, des serpents qu'on
a financés ! Il faut savoir que les centres
culturels en Europe sont financés par les
États, sont financés par [10:00]
le contribuable, et ce sont ces
gens-là -- parce qu'il
n'est pas dit des centres
culturels, ni des
organisations islamiques -- donc eux,
ils ont fait la concertation avec les
chefs des centres culturels de toute
l'Europe, et des
organisations islamiques de toute l'Europe.
Ce qui veut dire que des gens
comme par exemple Monsieur [Dalil]
Boubakeur , etc. sont compris dans le
"Les organisations
islamiques".
Donc, les
organisations islamiques "européennes"
(entre guillemets, bien sûr) ont réclamé à
l'OCI -- parce qu'ils constataient qu'il y
avait des signes d'assimilation des enfants
musulmans dans les sociétés occidentales --
eh bien ils ont mis en place un système qui
vise à "immuniser" (j'utilise leur mot), à
immuniser les enfants contre "l'invasion
culturelle" (j'utilise leurs mots !).
Un enfant musulman qui va dans
une école occidentale est considéré comme
subissant "une aliénation et une invasion
culturelles".
HD : Comme en danger, en quelque
sorte.
AW : Il est en danger. Bien sûr, il
est en danger de sortir de l'Islam et de
s'assimiler à la culture européenne, ce qui
est considéré comme quelque chose
d'abominable !
Alors il faut bien voir que
cette stratégie aujourd'hui, c'est ce qui se
passe chez nous aujourd'hui,
quand nous avons un centre culturel qui se
crée, une mosquée qui s'appuie toujours sur
un centre culturel, ils mettent en œuvre la
politique de l'OCI.
Alors -- cerise sur le gâteau
-- parce que je vois que j'arrive et que je
vais dépasser [les] 15 [minutes], cerise sur
le gâteau, il faut savoir qu'un des
objectifs fondamentaux,
précisés comme absolument fondamentaux,
et nécessaires, obligatoires,
c'est l'enseignement de l'arabe aux
populations occidentales !
HD : Bien sûr !
AW : ce qui veut dire
que nous avons à l'heure actuelle [2016],
une ministre [Najat
Vallaud-Belkacem]...
HD : ...qui,
benoîtement, nous explique qu'il faut...
AW : ...qui,
aujourd'hui, agit objectivement, dans le
cadre de sa fonction ministérielle, comme un
agent de l'OCI, et comme un agent de mise en
place de cette stratégie "culturelle" (avec
des guillemets).
Dans le document anglais, il y a un mot qui
est très intéressant. C'est qu'à un moment
on parle de settlement :
HD : Le peuplement, en
français.
AW : Settlement,
ça a un double sens : ça veut dire
"implantation", mais ça veut aussi dire
"colonie".
HD : "Colonisation",
oui, c'est ça...
AW : Et le terme en anglais aussi...
le document en anglais est très intéressant,
parce qu'il mentionne explicitement comme
traduction de l'Oumma, -- l'Oumma,
traditionnellement, on nous explique, c'est
la communauté des croyants --. Eh bien, eux,
ils emploient le terme de "Nation
Islamique".
Alors, il faut voir que
l'ISESCO, c'est un avatar des Frères
Musulmans.
HD : Très bien. Ecoutez
donc, euh...
AW : Alors, ce document
est une bombe politique.
HD : J'imagine.
AW : Personnellement, je pense qu'il
y a certaines époques dans l'Histoire de
France, où on aurait convoqué les
ambassadeurs, mis ce document sur la table,
et on aurait dit : "Qu'est-ce que c'est
que ça ? Qu'est-ce que c'est
que ça ? Vous avez l'intention
d'appliquer ça chez nous ?!"
Et on aurait expulsé ces gens
!
HD : Oui, mais il se
trouve que les gens qui sont au gouvernement
ne sont peut-être pas tout à fait étrangers
à ce...
AW : Alors, ils peuvent
toujours dire qu'ils ne savent pas que ça
existe, bien évidemment, sauf que c'est un
document officiel, mais surtout, le truc qui
est le plus sidérant, c'est que nous avons
aujourd'hui notre gouvernement qui agit en
parfaite collaboration avec les pays de
l'OCI pour la mise en place de cette
stratégie dans notre propre pays.
C'est-à-dire que nous avons,
objectivement, ouvert les portes de notre
pays à un processus de colonisation !
[Fin de l'extrait]