Monsanto plus malin que la résistance anti-OGM

"La technologie Crispr
La ruse de Monsanto pour diffuser plus d'OGM"

TLB (The Liberty Beacon)

Comment les grosses entreprises de l'agrobusiness tentent-elles d'éliminer l'opposition aux OGM ? Elles se contentent de changer de technologie. Elles jouent sur les termes techniques utilisés pour définir comment un gène a été modifié, de façon à pouvoir se glisser dans la faille d'une agence gouvernementale et lancer cette nouvelle technologie sur les masses sans méfiance -- du moins jusqu'à ce que la tectonique constamment mouvante de l'industrie du génétiquement modifié soit de nouveau dénoncée.

La technologie Crispr est la plus récente tentative de l'industrie biotechnologique pour nous embrouiller. Les plus fervents anti-Monsanto-Bayer ne marcheront peut-être pas, mais ceux qui ont tendance à adopter aveuglément les nouvelles technologies par amour pour la "science", pourraient bien le faire.

Comment Crispr fonctionne

Voici comment l'industrie tente de contourner l'étiquetage "OGM" tout en vous alimentant, vous et votre famille, avec une plante artificiellement modifiée, issue d'une graine brevetée.

Au moment même où la fusion Bayer-Monsanto fait la une de toutes les pages Internet du coin, Monsanto a récupéré les droits de licence d'une technologie développée par le Broad Institute, qui a mis au point les cultures Crispr. (DuPont Pioneer travaille avec une autre grosse entreprise sur la même technologie.)

Comme Crispr se contente "d'éditer" un gène dans une plante -- à ne pas confondre avec l'hybridation traditionnelle pratiquée depuis des siècles par les cultures autochtones -- au lieu de le modifier génétiquement en y ajoutant des gènes "étrangers", le législateur n'a pas eu besoin d'apposer l'étiquette "OGM" sur les produits ainsi fabriqués. Si je vous ai déjà égaré, c'est bien compréhensible. En parler, à première vue, ressemble à couper des cheveux en quatre.

Un biologiste moléculaire dirait qu'en éditant l'ADN, ils "peuvent envoyer des protéines sur des cibles ADN précises et activer ou désactiver des gènes, et même créer des circuits biologiques complets -- avec pour objectif à long terme de comprendre les systèmes cellulaires et la maladie."

Pour lire la suite : http://www.thelibertybeacon.com/mons...mo-resistance/

[Traduction du reste de l'article :

La catastrophe du Crispr

Comme nous l'avons déjà constaté avec les technologies OGM précédentes, les caractéristiques que l'on souhaite contrôler dans les plantes -- comme par exemple une toxine Bt, censée ne tuer que les "parasites" qui mangent les plantes génétiquement modifiées Bt toxiques -- causent toute un tas d'inquiétudes supplémentaires liées à l'environnement et la santé. Ce n'est que par la suite que la toxine Bt a été prouvée également toxique pour les mammifères, UNE FOIS que des cultures Bt ont été plantées sur des milliers d'hectares. Tout d'abord, pourquoi les scientifiques n'ont-ils pas vu de problème à placer un insecticide à l'intérieur d'une plante ? Voilà un sujet tout trouvé pour une autre conversation.

Avec les technologies Crispr, le même genre de chose est possible. On peut rater les cibles ADN, avec pour résultat des modifications génétiques qui pourraient n'apparaître qu'après plusieurs générations.

CRISPR fonctionne au moyen d'une enzyme nommée Cas9 qui utilise une molécule-guide d'ARN pour atteindre son ADN-cible, puis modifie cet ADN pour perturber les gènes ou insérer les séquences désirées. C'est si peu coûteux en laboratoire que vous pourriez commander un kit pour 30 dollars et transformer vous-même les gènes. Bien que la modification génétique soit ainsi "démocratisée", on ouvre par la même occasion une Boîte de Pandore pleine de nouveaux problèmes.

On dit de Crispr que c'était le plus grand game changer de la technologie OGM. Néanmoins, les concepteurs et les utilisateurs de cette technologie ne souhaitent pas qu'elle soit étiquetée" OGM". On la proclame également bon-marché, et plus facile à utiliser que toutes les technologies de manipulation génétique précédentes. D'où la question : si presque toute séquence ADN peut être modifiée, même chez les êtres humains, qui décide  quel ADN conserver, et lequel changer ? Ceux qui ont des yeux pour voir se demandent aussi si la vitesse-éclair à laquelle on applique Crispr est vraiment un moyen de traiter les inquiétudes éthiques et sécuritaires que peuvent causer de telles expérimentations. La manipulation osée de génomes pourrait potentiellement perturber tout un écosystème. Donc, bien que "facile" en laboratoire, cette technologie -- comme pour toute autre modification génétique -- une fois qu'elle est lâchée dans la nature, les scientifiques ne savent pas trop comment les choses vont évoluer.

En dépit de ces  inquiétudes, les cultures modifiées Crispr contournent les règlements en matière de biosécurité en se contentant de transformer les gènes de plantes sans ajouter aucun ADN étranger.

Etant donné que nous ignorons toujours à quoi sert tout notre ADN -- récemment encore nous qualifions la plus grande partie de notre ADN d'ADN  "poubelle" --, pouvons-nous vraiment croire que les scientifiques pris dans ces tourbillons biotechnologiques ont eu la sagesse de prévoir quels gènes modifiés étaient susceptibles d'altérer un génome de manière si irrévocable qu'aucun animal, aucune plante, pas plus que ses liens dans la chaîne alimentaire ou dans l'écosystème, ne puissent en être négativement affectés ?

Le législateur ne semble pas s'en soucier -- mais sachez ceci : même si vous ne consommez pas d'organismes génétiquement modifiés, vous mangerez des organismes génétiquement manipulés, sans que l'on vous en ait le moins du monde avertis.

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(Fin de l'article)]