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L'âge de l'autoritarisme


Ces pages du Forum de Project Avalon sont, sauf indication contraire, traduites par The Avalon Translation Project.


Message N°1        29 février 2016 (Pour l'original, voir ici.)

France Modérateur Hervé's Avatar


Default L'âge de l'autoritarisme

L'âge de l'autoritarisme :



Par John W. Whitehead, 22 février 2016

L'Amérique est à la croisée des chemins.

Il se peut que l'Histoire montre que, dorénavant, nous aurons laissé derrière nous toute apparence de gouvernement constitutionnel pour en arriver à un État militariste où tous les citoyens sont suspects, et où la sécurité l'emporte sur la liberté.

Comme je l'exprime clairement dans mon livre Battlefield America: The War on the American People (L'Amérique, champ de bataille : la guerre contre le peuple américain), nous avons dépassé l'ère du gouvernement représentatif pour entrer dans un nouvel âge -- celui de l'autoritarisme. En dépit de son terrain constamment mouvant, cette parodie extravagante de loi et de gouvernement, est devenue la nouvelle norme américaine.  

Permettez-moi de vous faire une rapide visite guidée, mais préparez-vous. Le paysage est particulièrement décourageant pour tous ceux qui se souviennent de l'Amérique d'avant.

Le Pouvoir Exécutif  Le président Obama, comme nombre de ses prédécesseurs, a régulièrement bafoué la Constitution quand cela l'arrangeait, se plaçant nettement au-dessus des lois et agissant sous couvert de secret, de décrets-lois et d'arguments juridiques spécieux. Quel que soit le vainqueur des prochaines élections, soyez certain que pratiquement rien ne changera. Les politiques de l'État policier américain demeureront.

Le Pouvoir Législatif  Le Congrès est peut-être bien, en Amérique, l'institution la plus égoïste, à moitié corrompue. Les abus de pouvoir sont de tous ordres, depuis des représentants élus qui négligent leur circonscription électorale jusqu'aux pratiques intéressées, en passant par l'usage abusif de l'expropriation, et qui affectent des centaines de millions de dollars de marchés fédéraux en échange de gains personnels et de contributions électorales, qui sont en conflit d'intérêts avec des groupes de pression et qui révèlent des informations financières de manière incorrecte ou incomplète.

Le Pouvoir Judiciaire  La Cour Suprême devait être une institution destinée à intervenir et protéger le peuple face au gouvernement et ses agents lorsqu'ils outrepassaient leurs droits. Néanmoins, par leur respect du pouvoir policier, en privilégiant la sécurité plutôt que la liberté, et en vidant de leur substance nos droits les plus fondamentaux par amour de l'ordre et de l'opportunisme, les juges de la Cour Suprême des États-Unis sont devenus les gardiens de l'État policier américain dans lequel nous vivons actuellement.          

Le Gouvernement Fantôme Le prochain président américain, lorsqu'il (ou elle) entrera en fonction, héritera d'une nation amèrement divisée et au bord de la catastrophe financière. Il ou elle héritera également d'un gouvernement fantôme, tout à fait opérationnel et au personnel composé de responsables non élus, qui gère de facto le pays. Surnommé l'État Profond (the Deep State), ce gouvernement fantôme est composé de bureaucrates gouvernementaux non élus, de grosses entreprises, de sous-traitants, de gratte-papier, et de presse-boutons qui en réalité mènent actuellement la barque en coulisse.

L'Application de la Loi  Dans l'ensemble, le terme d'"application de la loi" englobe tous les agents d'un État policier militarisé, dont l'armée, la police locale, et les diverses agences telles que les Services Secrets, le FBI, la CIA, la NSA, etc. Ayant reçu l'autorisation de tester, tâter, pincer, "taser", fouiller, saisir, dévêtir et, d'une manière générale, de malmener qui ils veulent en presque toutes circonstances, le tout avec la bénédiction générale des cours de justice, les officiers de police américains, n'étant plus les simples serviteurs du peuple chargés du maintien de la paix, mais devenus des extensions de l'armée, font maintenant partie de l'élite d'une classe dominante qui dépend de la caporalisation des masses, placées sous contrôle, et traitées plus en suspects et en ennemis qu'en citoyens.

Une société qui surveille des suspects  Tous les films dystopiques de science-fiction que nous avons vus, convergent soudain vers notre présent actuel en un tiercé dangereux composé de la science, de la technologie, et d'un gouvernement qui veut tout voir, tout savoir et tous pouvoirs. En conséquence, devant des preuves ADN qui nous placent sur le lieu d'un crime, de la technologie repérant un comportement, qui interprète la température de notre corps et nos tics d'expression comme suspects, et devant tous les dispositifs gouvernementaux de surveillance qui recoupent notre biométrie, nos plaques d'immatriculation et notre ADN à partir d'une base de données de plus en plus fournie concernant les crimes non résolus et les criminels en puissance, nous ne sommes plus "innocents jusqu'à preuve du contraire".            

L'Empire Militaire Les interminables guerres planétaires de l'Amérique et son empire militaire naissant -- aux frais du contribuable -- ont appauvri nos ressources, surdéveloppé notre armée et accentué nos points communs avec l'Empire Romain et sa chute finale. Les États-Unis exploitent actuellement environ 800 bases militaires dans des pays étrangers du monde entier, au coût minimal annuel de 156 milliards de $. Les conséquences du financement d'une présence militaire mondiale sont désastreuses. De fait, David Walker, ancien contrôleur général des États-Unis, est convaincu qu'il existe “des similarités frappantes” entre l'actuelle situation de l'Amérique et les facteurs qui ont contribué à la chute de Rome, y compris "le déclin des valeurs morales et de la civilité politique aux États-Unis, une armée surdéveloppée et trop sûre d'elle dans des contrées étrangères, et l'irresponsabilité du gouvernement central en matière fiscale."    

Je n'ai même pas encore fait allusion à l'État-entreprise, au complexe militaro-industriel, aux raids des équipes d'intervention spéciale, à l'envahissante technologie de surveillance, aux politiques de tolérance zéro dans les établissements scolaires, à la sur-judiciarisation, ni aux prisons privées, pour n'en citer que quelques-uns, mais ce que j'ai évoqué devrait suffire à montrer que le paysage politique de nos libertés a déjà radicalement évolué par rapport à ce qu'il était autrefois, et qu'il va sans le moindre doute continuer à se détériorer, sauf si les Américains parviennent à reprendre le contrôle de leur gouvernement et à se réapproprier leurs libertés.

Cela m'amène au facteur final, le plus important, concernant le passage de l'Amérique à l'autoritarisme : "Nous le peuple" (NdT - Ce sont les premiers mots de la Constitution des États-Unis). Nous sommes le gouvernement. Ainsi donc, si le gouvernement est devenu une agence tyrannique, c'est parce que nous l'avons laissé faire, soit par notre inaction, soit par notre confiance aveugle.

Il existe essentiellement quatre écoles de pensée chez les citoyens pour ce qui est de la responsabilité du gouvernement. L'école à laquelle vous appartenez en dit long sur votre vision du gouvernement -- ou, du moins, sur votre vue de l'administration présidentielle au pouvoir à l'époque.

Appartiennent à la première école ceux qui pensent que le gouvernement fait ce qu'il faut, malgré ses multiples échecs dans le domaine. Appartiennent à la deuxième école ceux qui, non seulement ne font pas confiance au gouvernement, mais pensent qu'il veut leur peau. Appartiennent à la troisième école ceux qui voient le gouvernement ni comme ange, ni comme démon, mais simplement comme une entité qu'il faut contrôler ou, comme le disait Thomas Jefferson, tenir "à l'écart des bêtises par les chaînes de la Constitution."

Puis il y a la quatrième école, composée des individus qui accordent peu ou pas du tout d'attention aux agissements du gouvernement, au point de ne pratiquement pas voter, a fortiori de savoir qui est au pouvoir. Facilement amusés, facilement distraits, facilement menés, ce sont ceux là qui rendent le travail du gouvernement bien plus facile qu'il ne devrait l'être. 

Il est facile d'être diverti, distrait et amusé par les pitreries des candidats à la présidence, par les remises de prix en grande pompe, les événements sportifs, l'infospectacle, et l'évangélisme bien-pensant qui passe aujourd'hui pour de la religion. Ce qu'il est beaucoup plus difficile de regarder en face, c'est la réalité de la vie en Amérique, où le chômage, la pauvreté, les inégalités, l'injustice et la violence des agents du gouvernement deviennent de plus en plus la norme.  

Les Pouvoirs-en-Place veulent que nous demeurions divisés, étrangers les uns aux autres, en ce qui concerne nos opinions politiques, nos comptes en banque, notre religion, notre race et nos systèmes de valeur. Mais comme l'observait George Orwell : "La vraie division n'existe pas tant entre les conservateurs et les révolutionnaires qu'entre les dictateurs et les libertaires."

La seule distinction qui compte encore, c'est où vous vous situez pour l'État policier américain. Autrement dit, vous faites soit partie du problème, soit partie de la solution.







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Bill Ryan

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