Pendant que de fausses nouvelles liées aux Russes faisaient paniquer les Américains, le FBI publiait discrètement de nouveaux documents sur l'enquête Clinton(Fin du document)]
Baran Hines Free Thought Project
Lun 9 jan 2017, 18h27 UTC
Le Bureau Fédéral d'Enquête (FBI) a publié une nouvelle série de documents liés à l'enquête concernant la candidate présidentielle Démocrate Hillary Clinton. Les documents sont parus dimanche sur le site Internet du Bureau, dont une page est consacrée à l'enquête liée à Hillary Clinton. WikiLeaks, sur son compte Twitter, a attiré l'attention sur cette publication, par un lien vers une liste d'archives Internet montrant la page mise à jour. Le FBI n'a pas fait d'annonce à propos de cette publication.
L'absence de commentaires par les responsables du FBI a provoqué plus de questions que de réponses concernant l'importance de l'enquête Clinton. L'ensemble comprend 299 pages, et une grande part des documents peut servir de base à la constitution d'un dossier fédéral, y compris la conservation des données, les informations attestant la chaîne de possession, et la liste de nombreux éléments saisis.![]()
WikiLeaks Verified account @wikileaks (Compte vérifié WikiLeaks)
Le FBI publie discrètement de nouveaux documents liés à l'enquête Hillary Clinton (5ème partie) [pas d'annonce jusqu'à présent].
http://archive.is/PBVpZ
Bien que de nombreux passages de ces documents soient caviardés, le contexte indique que l'enquête avait déjà progressé de manière significative avant même le lancement en 2016 des primaires Démocrates, puisque la plupart des documents sont datés de 2015. Nombre d'entre eux révèlent également les procédures utilisées pour cacher les détails de l'enquête du FBI.
Le premier document du dossier est le rapport initial intitulé "Opening of Full Investigation on a Sensitive Investigative Matter (SIM)" (Ouverture d'une enquête complète concernant un sujet d'enquête délicat - SED), en date du 10 juillet 2015. Il déclare que l'enquête est qualifiée de "SED" du fait "du lien avec un responsable public en poste, un délégué ou un candidat politique", ce qui a permis de conserver le dossier hors du domaine public.
Le même rapport classe le dossier comme "enquête interdite" bénéficiant d'une classification spéciale pour raisons de contre-espionnage."Étant donné la nature extrêmement sensible de cette enquête et les dommages que pourrait causer sa divulgation, l'affaire sera qualifiée d'"enquête interdite", conformément au Guide d'Application de la Politique de la Division du Contre-espionnage", précise le rapport.La division Contre-espionnage du FBI a exigé la conservation des données pour de nombreuses listes de comptes e-mails. Une des listes comportait 422 comptes caviardés, et une autre 912. Toutes les requêtes sont datées du 18 août 2015.
À la page 235 de ces documents, le FBI reconnaît que le Bureau de l'Inspecteur Général a découvert du matériel classifié sur le serveur d'[Hillary] Clinton.
Le FBI était donc au courant de cette fuite bien avant qu'elle soit ébruitée -- et ce, alors que Clinton ne cessait tout ce temps de la nier publiquement.
Les dossiers montrent également des détails qui confirment certaines des théories actuelles présentes sur les forums Internet, ayant trait aux scandales de corruption liés à Hillary Clinton. On en a constamment parlé sur Twitter, quand les utilisateurs répondaient au tweet de WikiLeaks, et qu'un long fil de discussion de Reddit faisait état de nombreux utilisateurs populaires citant des faits précis provenant des documents.
On a critiqué le FBI pour avoir publié les documents quelques jours seulement après le rapport complet, commandé par le président américain Barack Obama, sur l'influence des Russes dans l'élection de Donald Trump. Le gouvernement US a prétendu que les services secrets russes ont aidé un pirate informatique, au pseudo de Guccifer 2.0, à dérober des courriels et des documents du Comité National Démocrate (DNC). Lesdits courriels ont ensuite été publiés en juillet 2016 par WikiLeaks, peu avant la convention du DNC.
Image : http://pixel.watch/qut7
Les affirmations selon lesquelles les Russes sont responsables du piratage le piratage sont vertement critiquées par les experts en sécurité de la communauté du renseignement aux États-Unis. Guccifer, le pirate de départ, référencé par l'appellation 2.0, a également qualifié la semaine dernière, dans une interview, les affirmations du gouvernement étasunien de "délire".
"Les Américains délirent à propos des Russes et [sont persuadés] que les Russes envahissent les États-Unis", a déclaré Guccifer concernant les affirmations de piratage russe. "C'est du délire (...) ça fait partie de toute cette hystérie, savez-vous ?"
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a constamment répété que ce n'était pas des pirates informatiques russes qui étaient responsables des fuites du DNC (Comité National Démocrate). Assange a également laissé entendre que c'est Seth Rich, membre assassiné du personnel du DNC, qui a fait fuiter les documents.
Les médias d'information américains se sont servis de l'affirmation que les Russes étaient responsables pour nier l'importance des renseignements révélés par la fuite des e-mails, qui montraient des responsables du DNC favorisant la campagne d'Hillary Clinton au détriment de celle de Bernie Sanders.
Le scandale a révélé les efforts constants et précis des responsables du DNC pour qu'Hillary Clinton soit le candidat choisi, dont le plus douteux impliquait la présidente du DNC, Debbie Wasserman-Schultz. On a forcé Schultz à démissionner la veille du début de la convention, mais elle a été immédiatement réengagée par l'équipe de campagne d'Hillary Clinton.
Les médias d'information américains continuent de clamer que les efforts russes pour influencer les électeurs ont causé l'échec d'Hillary Clinton, tout en refusant en grande partie de prendre en compte le contenu des multiples scandales liés à cette dernière, même après la fin des élections. Avec pour résultat une campagne russophobe, qui accuse du dysfonctionnement politique de l'Amérique des agents russes, au lieu des responsables du parti Démocrate, qui ont en réalité influencé les élections en faveur d'Hillary Clinton.
Le président Obama a la semaine dernière discrètement déployé les troupes des Forces Spéciales étasuniennes le long de la frontière russe, une des conséquences les plus dangereuses de la fausse campagne d'information destinée à distraire l'attention des Américains par de prétendus piratages russes.
Le sentiment anti-russe s'est amplifié en novembre après les affirmations collectives par les médias d'information américains que des sites Internet publiant de "fausses nouvelles" étaient en grande partie responsables du changement d'opinion du public vis-à-vis d'Hillary Clinton, ce qui, prétendaient-ils, a bénéficié à la campagne du président Donald Trump. Le Free Thought Project a été inclus à la liste citée en référence, une liste qui, cependant, s'est trouvée largement discréditée depuis. Cette campagne de fausses nouvelles a récemment été ponctuée par la clause, insérée dans la nouvelle loi de finance relative au budget de la Défense Nationale (National Defense Authorization Act -- NDAA), destinée à "contrer la propagande et la désinformation dirigées contre les États-Unis".
La campagne de fausses nouvelles a aussi conduit à la censure des organisations des médias alternatifs, au rôle non-négligeable dans la diffusion d'informations liées à la corruption, concernant par exemple le sabotage par le DNC des chances de Bernie Sanders et les divers scandales entourant Hillary Clinton. Le Free Thought Project a constamment informé le public sur la manière dont les médias d'information américains se sont servis de leurs propres nouvelles falsifiées pour créer un sentiment anti-russe, et en ont même tiré profit, avant d'être obligés de se rétracter sous la pression des faits.
Pour en savoir plus, voir http://thefreethoughtproject.com/rus...EQRivOLBkUV.99
(Pour une autre version de ce document, avec un format différent, voir ici -- Hervé)