Le gouvernement français a déclaré une guerre
totale à Dieudonné M'bala M'bala, un comédien
français dont les sketchs sont joués dans de
vastes salles, à guichets fermés, et restent
populaires auprès du public français malgré le
fait qu'il est depuis longtemps interdit
d'antenne à la télévision nationale. Le comédien
fait l'objet d'une accusation d'"antisémitisme",
en particulier à cause d'un geste qu'il utilise
dans ses sketchs comiques, la "Quenelle", devenu
très populaire en France.
On a porté beaucoup d'accusations contre le
comédien ces dernières années -- certaines ont
été effectivement sanctionnées
par des amendes, et d'autres rejetées par la
justice. Ce qui rend les choses
différentes cette fois-ci, c'est que c'est
l'État français lui-même qui poursuit Dieudonné.
Jusqu'à récemment, des organismes juifs français
ont intenté des procès, "au nom des Juifs
français", au prétexte que les commentaires et
sketchs comiques publics de Dieudonné
enfreignaient les lois françaises très strictes
liées à "l'incitation à la haine", qui
interdisent toute marque d'"antisémitisme".
La stratégie de l'État français, qui consistait
jusqu'alors à ne prêter aucune attention à
Dieudonné et à limiter son accès aux audiences
de masse, semble s'être modifiée entre Noël et
le Nouvel An, lorsque des poids-lourds du
gouvernement, y compris le président François
Hollande, ont publiquement déclaré leur
intention d'évacuer totalement le comédien de la
vie publique française. Manuel Valls, le
ministre de l'Intérieur, a déclaré
qu'il "examinerait en détails toutes les options
légales permettant d'interdire les réunions
publiques de Dieudonné, qui n'appartiennent plus
au domaine artistique, mais correspondent
davantage à un risque pour la sécurité
publique." (Citation retraduite de l'anglais -
Ndt)
Malgré son interdiction d'antenne dans les
médias grand public il y a quelques années, le
contenu des comédies de Dieudonné s'est
largement diffusé via les réseaux sociaux. Bien
que le geste censé offenser de façon grossière
les Juifs ait fait partie des spectacles
habituels du comédien depuis 2005, ce n'est que
lorsque la popularité de la "Quenelle" s'est
répandue l'an dernier comme une traînée de
poudre -- des milliers dans le public publiant
des photos où ils faisaient le geste, souvent à
proximité de ministres ou d'autres gros bonnets
-- que le gouvernement a décidé de s'attaquer de
front à la plaisanterie, la considérant comme un
"salut nazi à l'envers" et en lançant toute une
campagne de relations publiques en France et à
l'étranger pour décrire le geste comme un
nouveau cas où "l'hydre de l'antisémitisme
relève la tête".
Même si le gouvernement français parvient à
faire passer la "Quenelle" pour "un salut nazi
inversé" auprès des publics étrangers, en France
on sait bien qu'il s'agit en fait d'un geste anti-establishment,
ce qui signifie que leurs tentatives pour isoler
un peu plus Dieudonné peuvent tout à fait se
retourner contre eux. Qui plus est, en
l'attaquant, le gouvernement français prouve
qu'une grande partie, sinon l'ensemble, de ce
que Dieudonné a inclus dans ses numéros comiques
au fil des années, est vrai. Dieudonné s'y moque
de l'ancien président américain George W.
("Dubya") Bush et, ce faisant, présente au jeune
public français des idées et des vues qu'il
n'entend jamais à la télévision.
Il n'est probablement pas nécessaire de savoir
le français pour comprendre l'essentiel de ce
qu'il raconte.
Les "quenelles" sont en fait un plat
traditionnel de la région lyonnaise. Tout en
jouant sur leur aspect de saucisse roulée,
Dieudonné ponctue ses sketchs comiques en
indiquant une certaine longueur sur son bras
tendu, afin de montrer quelle taille de quenelle,
à son avis, la personnalité dont il se moque
mérite de se l'enfoncer "là où le soleil ne
brille jamais". Et comme il fait
systématiquement le geste à l'issue d'un long
monologue au cours duquel il a avec beaucoup
d'adresse (et de manière hilarante) dénoncé les
mensonges, les contradictions, ou la simple
ignorance, de ladite personnalité publique,
Dieudonné lui attribue généralement une note en
pointant le haut de son bras -- le message étant
que ladite personnalité publique a raconté tant
de bêtises qu'il mérite qu'une portion généreuse
de quenelle lui soit "enfoncée dans le c**" !
(Retraduit.)
Alors que se déroule ce scandale par ailleurs
distrayant, et que les membres du gouvernement
français deviennent de plus en plus hystériques
et hyperboliques dans leurs menaces de s'en
prendre au peu de détente comique encore
possible dans ce climat économique déprimé, se
profile à l'horizon une horrible
perspective : en comprenant délibérément de
travers et en exploitant un message populaire,
humoristique mais sincère, adressé aux élites
françaises (et mondiales), qui ne fait que
déclarer "On en a marre de vos mensonges !", le
gouvernement français dresse sa communauté juive
(la plus importante d'Europe) contre le reste de
la population, une action qui risque de créer un
authentique sentiment anti-juif.
Voici une sélection de photos montrant des gens
pratiquant la "Quenelle", suivies de "l'Hymne à
la Quenelle" et de son contenu.
Manuel Valls, ministre français de
l'Intérieur, pose parmi de jeunes Français en
train de faire, sans qu'il le sache, de
nombreuses quenelles.
Dieudonné indiquant la quenelle au public,
lors d'une représentation comique en France
qui fait salle comble.
Je vous parle d’un
temps
Que tous ceux de 20 ans
Ne peuvent que connaître
C’est qu’à cet âge-là
On dégaine le bras
Très vite afin de mettre
La main près de l’épaule
Et avec un air drôle
Se payer les élites
Et plus elles sont connues
Plus elles le méritent
Plus les bras sont tendus
La quenelle, la quenelle
Ce qui veut dire
Prends dans ton cul !
La quenelle, la quenelle
Tous tes mensonges on n’en veut plus...
Dans les cafés voisins
Comme les pays lointains
Chacun trouve sa gloire
La quenelle en tout lieu
Fait de nombreux heureux
Chacun construit l’histoire
D’un geste rigolo
Qui dérange au plus haut
Et sème sur la toile
Un vent de liberté
D’insolence nationale
Et d’envie de glisser
La quenelle, la quenelle
Ce qui veut dire
On n’y croit plus !
La quenelle, la quenelle
Ton baratin droit dans ton cul...
Et les gratte-papier
A vouloir l’expliquer
Y passent des nuits blanches
Par leur esprit malsain
Nous voient en assassins
En nazis du dimanche
Inversant l’air de rien
Le salut Hitlérien
Et criant au blasphème
Devant nos airs ravis
De la faire quand même
De glisser à l’envi...
La quenelle, la quenelle
Ce qui veut dire
Nous on s’en fout !
La quenelle, la quenelle
On n’a plus peur de rien du tout...
laRep.fr
mardi 7 Jan 2014 05:31 CST (Texte original du site français)
Une enquête va être
ouverte par Florent Boura, le procureur
de la République, qui a visionné la
scène. Jean-Pierre Door, le maire,
espère des sanctions.
Jean-Pierre Door, le député-maire de
Montargis (UMP), a découvert la vidéo
d’une « quenelle » (*) devant
« sa » mairie, hier matin.
L’écœurement a été sa première réaction.
Publiée sur Youtube le 29 décembre
(**), elle met en scène neuf jeunes (dont
un en treillis), à visage découvert, sur
les marches de l’hôtel de ville. Avant
d’afficher leur soutien à l’humoriste
Dieudonné, en faisant le geste de la
quenelle à plusieurs reprises, leur
porte-parole s’en prend violemment au
président de la République. Le tout avec,
en fond sonore, « Le Chant des
Partisans ».
Une amende de 45.000 euros pour offense
Jean-Pierre Door a
transmis la vidéo au commissariat afin
que les policiers se saisissent de ce
dossier. Une enquête va être ouverte par
Florent Boura, le procureur de la
République de Montargis. Il estime que
la vidéo contient des éléments
répréhensibles. Comme une offense au
président de la République. La peine
encourue est une amende de
45.000 €. Le procureur évoque
également une incitation à la haine
raciale : « Le fait que cette
scène soit tournée devant la mairie de
Montargis n’est pas une circonstance
aggravante mais un facteur pour une
analyse différente. » Quoi qu’il en
soit, ces infractions ne rentrent pas
dans le cadre d’une comparution
immédiate.
Un jeune
en contrat avenir à l’agglo
Sur la vidéo,
Jean-Pierre Door a reconnu un jeune qui
est en contrat avenir à l’agglomération
montargoise. « Je vais demander la
fin de son contrat. On ne peut pas
tendre la main et prendre une gifle, en
retour. Ça dépasse
l’entendement ».
(*) Geste
inventé par Dieudonné contre le
système, et jugé antisémite par ses
détracteurs, car représentant un salut
nazi inversé. (**) La rédaction web a
pris la décision de ne pas intégrer la
vidéo à l'article.
Voici une vidéo [en français] (avec des
sous-titres en anglais) du philosophe français
Alain Soral communiquant son analyse du ministre
de l'Intérieur français, Manuel Valls. Soral est
un ami proche de Dieudonné, le
créateur de la "quenelle", qui a été
attaqué à plusieurs reprises par Valls.
Quand il devient illégal de se moquer du corps
politique au gouvernement, de sanglantes émeutes
n'en sont-elles pas la conséquence ?
Bien qu'en France les troubles puissent être un
peu moins violents (mais ce n'est là que ma
vision d'Américain endoctriné ; dans le milieu
militaro-industriel d'ici, on regarde les
Français de haut...).
La dernière révolte sanglante concernait une
élite qui leur demandait de manger de la
brioche. Je réfléchirais longtemps et
attentivement à la liberté d'expression, quand
"il ne s'agit pas du salut NAZI", mais d'un
regard paranoïaque sur le langage corporel
qu'ils ne peuvent pas, ou ne veulent pas,
comprendre. C'est de l'anti-establishment
et de la rébellion paisible, non-violente.
Comment peut-on rendre illégal un mouvement du
corps ? Ce n'est pas un bras d'honneur ?
Je crois la paranoïa juste une excuse permettant
de continuer à faire des coups financiers, parce
qu'ils en sont capables. C'est comme si
quelqu'un vous interdisait de crier dehors, dans
votre propre jardin. Ils n'ont aucun droit de le
faire, sauf si cela perturbe l'ordre public,
mais si les gens sont dans un patelin perdu, ça
ne regarde personne. Bon, de toute façon, ils ne
disent rien quand, aux États-Unis, on expose sur
son tableau de bord un nœud coulant, un
svastika, ou des drapeaux confédérés, parce
qu'il s'agit de liberté d'expression. MDR, comme
pour la statue de Baphomet ; ce n'est pas
contraire à la loi, mais c'est un défi à ces
mêmes législateurs bien en place, pour nous
indiquer à nouveau ce qui ne va pas, puis pour
rendre les lois viables et applicables à tous,
et pas seulement aux privilégiés.
Je suppose qu'il suffit de jeter un œil à
l'éventail des professions, institutions et
individus représenté chez les "émeutiers" de la
quenelle, pour se rendre compte qu'il suffirait
de pas grand-chose pour mettre le feu aux
poudres...
On dirait que la mentalité du "diviser pour
régner" ne va pas marcher ici, en essayant de
faire de ce geste une manifestation
d'antisémitisme, pour le dévier de son sens
réel, qui est une expression de total dégoût
face à la profonde corruption et à l'avidité des
élites. Pour moi la France a toujours été le bon
exemple d'un endroit où les gens descendent dans
la rue et déclenchent des émeutes pour exprimer
leur refus de lois corrompues, et peut-être un
pays où le gouvernement est plus attentif. Ici,
aux États-Unis, cela semble avoir moins
d'impact, ou c'est peut-être ce qu'ils veulent
nous faire croire. Je pense que beaucoup,
vraiment beaucoup de gens en Occident en ont
marre. J'espère que polariser la situation la
fera se retourner, avec des conséquences
positives.
Téléchargé le 18 octobre 2011
Manuel Valls répond à nos questions sur le
Bilderberg et fait à la fin l'amalgame
entre nous et les négateurs de
l'Holocauste !
"On ne peut pas empêcher les gens de
se réunir"... dit le type qui vient
d'envoyer une lettre à tous les
préfets de France en leur ordonnant
d'interdire les spectacles de
Dieudonné dans leur ville. Et quel
esprit paranoïaque il a ! Notez bien
que les intervieweurs lui posaient
des questions sur la contradiction
interne présente entre la
transparence dans les sociétés
démocratiques et les réunions
secrètes de gros bonnets... et
pourtant c'est Valls qui a "répondu"
en suggérant que tous ceux qui
posent ces "questions dangereuses"
pensent que ni l'Holocauste, ni le
11-Septembre, n'ont existé ! Waouh !
S'il est capable de sortir un tel
déluge de baratin paramoralisateur
en quelques minutes, pas étonnant
qu'il puisse déclarer qu'un geste
comique contre le système,
popularisé par un comédien, est un
"salut nazi inversé".
Eh bien, il y a eu un précédent qui a fini par
menacer la mainmise sur le pouvoir de "ces
mecs-là"... une nation-voyou, suivie par un
gouvernement-voyou est de toute évidence hors de
question pour "ces mecs-là"...
...Voici :
C'est l'histoire d'un politicien...
"'Y a des politiciens qui ont l'air
honnêtes, mais une fois qu'on leur a serré la
main, 'vaut mieux se compter les doigts."
(Retraduit)
En surfant sur la vague de ce succès, Coluche
a annoncé en 1980 qu'il serait candidat à la
présidentielle de 1981. Armés de slogans
tels que "Coluche, le seul candidat qui n'a
aucune raison de mentir", ou "Bleu, blanc,
merde" (en référence aux bleu, blanc, rouge du
drapeau français), son pari a peut-être commencé
comme une plaisanterie, mais un certain nombre
de gens l'ont pris très au sérieux. Il a gagné
l'appui de plusieurs intellectuels et, quand
sa popularité a atteint 16 % à un
sondage, les Pouvoirs en Place ont trouvé que
la plaisanterie avait assez duré. Coluche
a commencé à recevoir des menaces de mort, il
était suivi, son téléphone était sur écoute,
mais ce n'est que lorsque son ami, le directeur
de théâtre René Gorlin a été assassiné de deux
balles dans la nuque, que Coluche s'est retiré
de l'élection car, comme il l'a dit, "Ça
commence à faire ch***."
Depuis Londres, le musicien de jazz et auteur
Gilad Atzmon exprime son soutien au comédien
français Dieudonné, accusé par le régime
français d'"anti-sémitisme"...