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 Le PDG d'Exxon : la
fracturation est sans danger, mais loin de
chez moi
Le PDG d'ExxonMobil, le plus grand
producteur US de gaz, a intenté une action en
justice pour faire arrêter la construction de
châteaux d'eau utilisés pour la fracturation
hydraulique à proximité de ses terres.
 Le PDG d'ExxonMobil -- le
plus grand producteur de gaz naturel aux
États-Unis -- s'est joint à un procès contre
l'édification d'un château d'eau nécessaire
à des opérations de fracturation hydraulique
à proximité de son ranch du Texas, étant
donné que cela peut diminuer la valeur de sa
propriété.
Le PDG Rex Tillerson et d'autres plaignants
affirment que ce projet de fracturation
hydraulique -- ou fracking -- va
générer des nuisances sonores et du trafic
liés au transport par camion de l'eau entre
cette tour de 49 m et le puits d'extraction,
rapporte le Wall Street Journal.
Le château d'eau fournira "les
pétroliers et gaziers pour la fracturation
des formations de schiste, provoquant la
circulation de gros poids-lourds sur la FM
407, et générant des nuisances sonores et
des risques d'accidents routiers",
selon les termes de l'action en justice. Le
château d'eau appartient à la Cross Timbers
Water Supply Corporation.
L'avocat de Tillerson affirme que le bruit,
la circulation et le fracking
lui-même ne préoccupent pas le PDG
d'ExxonMobil, et précise que c'est la
dépréciation possible de sa propriété de 5
millions de dollars à Bartonville, Texas,
qui l'inquiète.
La fracturation hydraulique est le procédé
controversé qui consiste à injecter de
l'eau, du sable et différents produits
chimiques dans des couches de roche, dans
l'espoir de libérer du pétrole et du gaz
profondément enfouis dans le sous-sol. Un
simple puits de forage peut nécessiter des
milliers de mètres cubes d'eau douce.
Tillerson a lui-même critiqué les règlements
liés au fracking au milieu du boom
de la pratique dans tout le pays.
"Ce type de règlementation inadaptée
empêche le rétablissement économique, la
croissance et la compétitivité
internationale des États-Unis", a-t-il
déclaré en 2012, selon Reuters.
Dans un autre entretien en 2012 -- avec le
Conseil des Relations Étrangères --
Tillerson disait que la production en gaz
naturel bénéficiait aujourd'hui de
nouvelles technologies, "les risques
sont donc très gérables."
La popularité du fracking auprès des
géants de l'énergie comme ExxonMobil
rencontre dans tous les États-Unis une
résistance, fondée sur plus que de simples
problèmes de nuisances sonores ou de valeur
de propriétés.
Le fracking épuise
l'approvisionnement en eau dans des zones du
pays qui souffrent déjà d'un manque d'eau
chronique, dont le Texas.
On associe également la pratique à une
recrudescence des séismes dans de nombreux
secteurs des États-Unis.
Une étude récente a montré que le fœtus
d'une femme enceinte vivant à moins d'une
quinzaine de kilomètres d'un puits de
fracturation a plus de probabilités de
souffrir de malformations cardiaques
congénitales et d'anomalies du tube neural
(liées au cerveau -- Ndt).
Une autre étude récente a révélé que les
produits chimiques utilisés dans la
fracturation sont soupçonnés d'être des
perturbateurs endocriniens, qui pourraient "accroître
les risques de maladies reproductives,
métaboliques, neurologiques et autres,
particulièrement chez les enfants exposés"
à ces matériaux.
Jeudi, une lettre signée par plus de 1000
médecins et professionnels de santé a été
envoyée par Environment America au président
Barack Obama, attirant son attention sur de
nombreux autres effets dommageables pour la
santé et l'environnement liés au fracking.
Les inquiétudes du groupe par rapport au fracking
concernent entre autres la contamination de
l'eau potable, la pollution cancérigène de
l'air, les affections chroniques et aiguës,
et l'émission de gaz à effets de serre.
"Étant donné l'importance des
dommages, le principe de prudence et de
précaution exigerait qu'on cesse le "fracking",
indique la lettre. Au lieu de
cela, l'industrie pétrolière et gazière
cherche à le développer à une
cadence frénétique, y compris dans des
zones qui approvisionnent en eau potable
des millions d'Américains."
Ceux qui habitent à moins de 800 m d'un site
de fracturation "encourent un plus grand
risque d'être atteints d'un cancer que des
personnes habitant à une plus grande
distance" poursuit la lettre.
Pour sa part, ExxonMobil a informé le Wall
Street Journal qu'il "n'était pas
impliqué" dans l'action judiciaire de
Tillerson.
Comme le fait remarque ThinkProgress, il
existe des raisons de penser que les projets
d'exploitation pétroliers et gaziers d'Exxon
ont bien plus mis en péril la santé humaine
et l'environnement que la valeur des
propriétés.
Un exemple récent est le déversement, il y a
près d'un an, par l'entreprise, de jusqu'à
7.000 barils de sables bitumineux usagés aux
environs de Mayflower, dans l'Arkansas. Les
gens de l'endroit continuent à souffrir de
vertiges, de maux de tête et de nausées --
qui encouragent nombre d'entre eux à partir,
si leur maison n'est pas déjà gravement
endommagée.
"J'ai des amis qui y vivent
encore. Ils ne savent pas où aller. Ils
ont de jeunes enfants... et ils sont tous
malades", racontait récemment un
habitant de Mayflower à Russia Today.
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Membre d'Avalon
