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25ème anniversaire du massacre de la place Tiananmen... et pas un mot ?


Ces pages du Forum de Project Avalon sont, sauf indication contraire, traduites par The Avalon Translation Project.


Message N°1      4 juin 2014 (Pour l'original, voir ici.)

Canada
Membre d'Avalon Milneman's Avatar

Default 25ème anniversaire du massacre de la place Tiananmen... et pas un mot ?

Curieux que personne ne l'ait mentionné ici aujourd'hui.

http://www.cbc.ca/news/world/25-year...mory-1.2663440

Dans la cour traditionnelle située près de la Cité Interdite, au cœur de Pékin, un avocat de la défense bien connu expliquait sa théorie sur un changement légal en Chine.

Mo Shaoping avait défendu plusieurs meneurs des manifestations de Tiananmen de 1989. Ils avaient été condamnés. Il a néanmoins dit qu'il voyait des signes encourageants.

"Il faut cuire la grenouille lentement, dit-il. Si vous mettez une grenouille vivante dans un pot d'eau bouillante, elle va s'échapper. Mais si l'eau est froide et que vous augmentez doucement la température, vous allez finalement obtenir une excellente grenouille bouillie."

À ce moment précis son plus célèbre client est entré dans la cour. Liu Xaobo y avait été conduit par les services de sécurité.

Cela se passait en 2008, une semaine avant le 4 juin, anniversaire du massacre de Tiananmen et deux mois avant le début des Jeux Olympiques de Pékin.

Liu était théoriquement un homme libre, mais chaque année, avant l'anniversaire de Tiananmen, les services de sécurité l'assignaient à résidence.

Cette année-là cependant, avec tous ces journalistes étrangers qui foisonnaient à Pékin en prévision des Olympiades, ils ne souhaitaient pas voir fleurir des articles sur un leader dissident à qui on avait refusé l'accès à son avocat. Ils l'ont donc conduit à sa réunion.

Liu a décrit sa position avec un humour sardonique. "Quand on m'a arrêté en 1996, ils ont saccagé ma maison et tout laissé en désordre. En 2004, ils sont revenus fouiller. Mais cette fois-ci ils portaient tous des gants blancs, et ils ont tout remis en place. Et ils me conduisent à mes rendez-vous."

Comme il le dit : "Vous ne pouvez toujours pas gagner un procès, mais la procédure s'est bien améliorée depuis les années 1990. Mais on ne peut toujours pas parler de respect de la loi. Le respect actuel de la loi est seulement meilleur qu'à l'époque de Mao Zedong où il n'existait ni respect, ni loi."

Liu avait été un des meneurs des manifestations de 1989 en faveur de la démocratie qui avait secoué les fondations du régime chinois.

Pour ce fait il a été condamné à deux ans de prison. Il a passé ultérieurement plusieurs années en camp de travail chinois pour ses critiques du système du parti unique. Cela ne l'a pas découragé.

Six mois après notre réunion il a de nouveau été arrêté, deux jours avant la publication prévue de sa "Charte 08", un appel isolé à la liberté d'expression et à la démocratie.

"Il nous faut mettre fin à la pratique qui consiste à considérer les mots comme des crimes", disait la charte. Le régime désapprouva. 

L'année d'après, Liu fut condamné pour "incitation à la subversion du pouvoir de l'État" à une peine de 11 ans de prison. En 2010 il remporta le Prix Nobel de la Paix.

Considérer les mots comme des crimes. Pékin considère certains mots comme incendiaires, et Tiananmen en est un.

Sur les moteurs de recherche chinois, on aboutit à une page blanche. Le régime est déterminé à effacer les événements du printemps 1989 de l'Histoire de la Chine. Le simple fait de se réunir pour parler des manifestations et de la tuerie est un brûlot.

Le 3 mai de cette année [2014], 15 personnes -- des universitaires et des avocats -- se sont réunies dans une maison à Pékin afin de réfléchir sur le 25ème anniversaire de Tiananmen.

Deux jours plus tard, cinq des participants ont été arrêtés et accusés de "perturbation à l'ordre public, créant un grave désordre". Tous les cinq sont encore en détention.

Aux yeux du régime chinois, Tiananmen est une blessure qui ne se cicatrisera pas tant qu'une poignée de gens continuera à s'en souvenir. D'où ces arrestations, ces détentions et ces mises en accusation incessantes. 

La répression de cette année paraît plus dure que les précédentes.

L'ironie de tout ceci est que cela semble bien inutile. L'effacement a déjà en grande partie fait son œuvre. La nouvelle génération ne possède plus, au mieux, qu'une connaissance vague de ces événements.

Pourtant, à l'époque, c'était la jeunesse qui paraissait sur le point de faire sauter le régime. En plus des centaines de milliers de manifestants présents ce printemps-là sur la plus grande place de Pékin, le dirigeant de l'Union Soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, est arrivé en visite officielle au mois de mai.

En tant que correspondant à Moscou, je l'ai suivi. J'avais été au début des années 1980 journaliste à Pékin, à l'époque où la Chine était si étroitement contrôlée que les événements de Tiananmen seraient passés pour un rêve fou.

Se promener parmi des jeunes gens joyeux exprimant des opinions, des critiques et des plaisanteries sur leurs dirigeants, dont peu auraient été chuchotées cinq ans auparavant, était quelque chose de stupéfiant.

Gorbatchev est venu à Pékin en tant que propagandiste de la "glasnost", l'ouverture. Mais cela n'intéressait pas le dirigeant chinois, le petit Deng Xiaoping qui, en vérité, en redoutait les conséquences.

Le lendemain du départ de Gorbatchev, la Chine déclara la loi martiale. Deux semaines plus tard la troupe intervenait, et tirait.

En ce temps-là Gorbatchev était une superstar mondiale. Deux ans et demi plus tard, il se retrouvait sans emploi, et son pays éclaté en 15 morceaux. La glasnost était de toute évidence dangereuse.

Deng proposa autre chose aux Chinois -- enrichissez-vous et laissez la politique au Parti Communiste. Ce marché implicite a fait de la Chine, en 25 ans, une superpuissance.

Ainsi donc, aujourd'hui, Liu Xiaobo reste en prison, le Parti Communiste est le seul parti en Chine, et les mots utilisés d'une certaine manière demeurent des crimes.

Il existe, à propos de Tiananmen, un postscriptum russe inquiétant, qui montre Gorbatchev sous un éclairage un peu moins positif.

Selon des notes officielles rendues publiques quelques années plus tard, l'homme de la glasnost a dit le 4 octobre 1989 à son politburo, quatre mois après Tiananmen : "Il nous faut être réalistes. [Les dirigeants chinois] doivent se défendre. Nous aussi. Trois mille personnes, et après ?"

Trois mille morts, et aujourd'hui relativement peu de gens dans le pays savent, ou se souviennent. Il faut beaucoup de temps pour faire bouillir une grenouille.



Message N°6       5 juin 2014 (Pour l'original, voir ici.)

China
Membre d'Avalon Airwooz's Avatar



Default 25ème anniversaire du massacre de la place Tiananmen... et pas un mot ?
Après 1989 les Mondialistes ont continué à investir le Parti, ils ont placé [ses membres] sur le siège de l'esclavagiste pour les enrichir, et ont finalement organisé l'"usine mondiale".

25 ans plus tard, la plupart des Chinois n'en ont plus qu'un souvenir flou. Rien dans les manuels scolaires n'évoque l'incident, Internet est censuré, etc........

Ceux qui refusent d'oublier ont été emprisonnés ou sont morts.

Les Chinois ont perdu leur âme et leur esprit après 1989, tout le pays est corrompu jusqu'à la moelle. Ils pratiquaient autrefois l'honnêteté et les beaux-arts, ils ne sont plus maintenant qu'un groupe de chercheurs d'or.


Message N°7       5 juin  2014 (Pour l'original, voir ici.)

United Arab Emirates
Membre d'Avalon Searcher's Avatar
Default 25ème anniversaire du massacre de la place Tiananmen... et pas un mot ?
On trouve ceci à propos de la Place Tiananmen sur le site de Paul Craig Roberts.

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De PaulCraigRoberts.org:

Tiananmen Square After 25 Years — Brian Becker
http://www.paulcraigroberts.org/2014...-brian-becker/

Le "massacre" de la place Tiananmen, au cours duquel des milliers d'étudiants chinois furent tués, selon Washington et les médias "pressetitués", a été fabriqué de toutes pièces par le gouvernement US et son Ministère de la Propagande.

Aucun massacre de ce genre n'a eu lieu, mais le mythe survit.

Brian Becker, présent sur les lieux, raconte avec précision cette tentative par Washington de renverser le gouvernement chinois. La Chine demeure vulnérable, tout comme la Russie. Les deux pays sont truffés d'ONG et de "défenseurs de la démocratie" financés par Washington, et qui servent de cinquième colonne dont la mission est de renverser les gouvernements.

Les gouvernements russes et chinois ont fait preuve de négligence en autorisant ces agents subversifs à fleurir et pourraient avoir à en payer le prix fort, comme c'est le cas de l'Ukraine.

Article de Brian Becker : http://www.globalresearch.ca/what-re...rs-ago/5385528


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De GlobalResearch.ca (Ndt - Mondialisation.ca en est sa version francophone. Ce qui suit n'avait malheureusement pas encore été traduit !) :

Ce qui est réellement arrivé place Tiananmen il y a 25 ans
Le massacre qui n'a pas eu lieu
par Brian Becker

Il y a vingt-cinq ans aujourd'hui, chaque média US, de même que le président Bush et le Congrès US d'alors, cherchaient à prolonger un sentiment de frénésie hystérique et d'agression envers le gouvernement chinois, à propos de ce qu'on décrivait comme le massacre de sang-froid de milliers d'étudiants non-violents "pro-démocratie", qui occupaient la place Tiananmen depuis sept semaines.

L'hystérie créée par le "massacre" de la place Tiananmen était fondée sur le récit fictif de ce qui s'était réellement produit quand le gouvernement chinois avait fini par débarrasser la place de ses manifestants le 4 juin 1989.

La diabolisation de la Chine s'est révélée d'une redoutable efficacité. Presque tous les secteurs de la société US, dont une grande partie de la "gauche", a admis cette présentation impérialiste des événements.

À l'époque, la version officielle des événements donnée par les responsables du gouvernement chinois a été immédiatement écartée d'un revers de main comme propagande mensongère. La Chine a indiqué qu'environ 300 personnes étaient décédées dans les heurts du 4 juin et qu'un grand nombre des victimes étaient des soldats de l'Armée Populaire de Libération (APL). La Chine a souligné qu'il n'y avait pas eu de massacre d'étudiants place Tiananmen et qu'en fait les militaires avaient débarrassé ladite place de ses manifestants sans un coup de feu.

Le gouvernement chinois fit aussi valoir que les soldats non-armés qui avaient pénétré sur la place Tiananmen les deux jours précédant le 4 juin se sont fait brûler et lyncher, et leurs corps ont été pendus à des bus. D'autres soldats ont été carbonisés quand on a mis le feu à leurs véhicules et qu'ils se sont retrouvés dans l'impossibilité d'en sortir, et bien d'autres ont été gravement frappés lors des violentes attaques des émeutiers.

Ces récits sont véridiques et attestés. Il n'est pas difficile d'imaginer la violence avec laquelle le Pentagone ou les agences de forces de l'ordre auraient réagi si le mouvement d'occupation (le mouvement Occupy) avait, par exemple, lancé des cocktails Molotov sur l'armée ou la police, leur avait pris leurs armes et les avait lynchés lorsque le gouvernement tentait de leur faire évacuer les espaces publics.

Dans un article du 5 juin 1989, le Washington Post décrit comment les combattants anti-gouvernementaux s'étaient organisés en formations de 100 à 150 personnes. Ils étaient armés de cocktails Molotov et de barres de fer, afin de se confronter à l'APL qui ne portait pas encore d'armes dans les jours précédant le 4 juin.

Ce qui est arrivé en Chine, et qui a coûté la vie le 4 juin aux adversaires du gouvernement et aux soldats, n'a pas été le massacre de paisibles étudiants, mais une bataille rangée entre les soldats de l'APL et des détachements armés du soi-disant mouvement pro-démocratique.

"Dans une avenue de l'ouest de Pékin, des manifestants ont mis le feu à tout un convoi de plus de 100 camions et véhicules blindés. L'embrasement et les colonnes de fumée visibles sur les photos aériennes ont puissamment validé les arguments du gouvernement [chinois] où les troupes étaient les victimes et non les bourreaux. D'autres scènes montraient des cadavres de soldats et des manifestants dépouillant des soldats dociles de leurs armes automatiques", a admis le Washington Post dans un article favorable à l'opposition anti-gouvernementale, en date du 12 juin 1989.

Le Wall Street Journal, le porte-parole de l'anticommunisme, a joué le rôle de propagandiste tonitruant du mouvement "pro-démocratie". Néanmoins, dès après le 4 juin ils reconnaissaient, dans leur couverture de l'événement, que de "nombreux manifestants radicalisés, dont certains possédant maintenant des armes à feu et des véhicules réquisitionnés au cours d'affrontements avec les militaires", se préparaient à de plus graves combats armés. L'article du Wall Street Journal sur les événements du 4 juin en brosse le tableau :

"Tandis que des colonnes de chars et des dizaines de milliers de militaires s'approchaient de Tiananmen, de nombreux soldats ont été pris à partie par des manifestants en colère. (...) [D]es dizaines d'entre eux ont été arrachés de leurs camions, gravement rossés et laissés pour mort. À un carrefour situé à l'ouest de la place, le corps d'un jeune soldat qui avait été battu à mort, avait été déshabillé et suspendu au flanc d'un bus. Le cadavre d'un autre soldat était pendu à une autre intersection, à l'est de la place."

Le massacre qui n'a pas eu lieu

Dans les jours qui ont immédiatement suivi le 4 juin 1989, les gros titres, les articles et les éditoriaux du New York Times ont annoncé le chiffre de  "milliers" de militants pacifiques massacrés au moment où l'armée avait envoyé des chars et des soldats sur la place Tiananmen. Le [New York] Times estimait le nombre de morts à 2600. Ce chiffre a servi pour qualifier le nombre de militants étudiants fauchés à Tiananmen. Presque tous les médias américains ont parlé de "plusieurs milliers" de tués. De nombreux médias ont même parlé de 8000 personnes massacrées.

Tim Russert, chef du bureau de la NBC à Washington, qui est apparu ultérieurement dans "Meet the Press", a annoncé des "dizaines de milliers" de morts sur la Place Tiananmen.

La version fictive du "massacre" fut plus tard très légèrement rectifiée par des journalistes occidentaux qui avaient participé aux fausses versions et qui voulaient retoucher l'enregistrement, afin de pouvoir dire qu'ils avaient procédé à des "corrections". Mais il était déjà trop tard et ils le savaient. La conscience du public avait été formatée. Le faux récit était devenu le récit de référence. Ils avaient massacré avec succès les faits pour satisfaire aux besoins politiques du gouvernement US.

"La plupart des centaines de journalistes étrangers de cette nuit-là, moi y compris, se trouvaient dans d'autres parties de la ville ou bien avaient été éloignés de la place Tienanmen, si bien qu'ils n'ont pas pu être les témoins du chapitre final de l'histoire étudiante. Ceux qui ont essayé de rester à proximité ont envoyé des récits dramatiques qui, dans certains cas, étayaient le mythe d'un massacre des étudiants", écrit Jay Mathews, premier directeur du bureau de Pékin du Washington Post, dans un article de 1998 paru dans la Columbia Journalism Review.

Cet article de Mathews, où il admet avoir lui-même utilisé le terme de "massacre de la Place Tiananmen", est paru neuf ans après les faits, et il reconnaît le peu d'impact des corrections ultérieures.

"Les faits de Tiananmen étaient connus depuis longtemps. Quand Clinton a visité la Place en juin dernier, le Washington Post, tout comme le New York Times, on expliqué que personne n'était mort là-bas [sur la Place Tiananmen] lors de la répression de 1989. Mais il s'agissait là de brèves explications placées à la fin de longs articles. Je doute qu'elles aient beaucoup contribué à tordre le cou au mythe."

À l'époque, tous les reportages sur le massacre des étudiants racontaient en gros la même chose et il semblait donc qu'ils disaient la vérité. Mais ces reportages ne reposaient pas sur des témoignages oculaires.

Ce qui s'est réellement passé

Les sept semaines précédant le 4 juin, le gouvernement chinois à fait preuve d'une extrême retenue en ne s'opposant pas à ceux qui paralysaient le centre de la région de la capitale chinoise. Le premier ministre a rencontré en personne les meneurs de la manifestation et la réunion a été diffusée à la télévision nationale. Cela n'a pas décrispé la situation, mais a plutôt enhardi lesdits meneurs, qui savaient disposer du soutien total des États-Unis.

Les dirigeants de la manifestation ont érigé une immense statue au milieu de la place Tiananmen qui ressemblait à la Statue de la Liberté. Ils signalaient au monde entier que leurs sympathies politiques allaient vers les pays capitalistes, et les États-Unis en particulier. Ils proclamaient qu'ils continueraient à manifester jusqu'à la chute du gouvernement.

Ne voyant pas d'issue, les gouvernants chinois décidèrent de mettre fin aux manifestations en faisant évacuer la Place Tiananmen. Des troupes non-armées arrivèrent le 2 juin et de nombreux soldats furent rossés, certains tués et des véhicules militaires incendiés.

Le 4 juin, l'Armée Populaire de Libération réapparut sur la Place, en armes. Selon les récits contemporains des médias US, c'est le moment où les mitrailleuses des soldats de l'APL ont balayé les pacifiques manifestations estudiantines, en massacrant des milliers de gens.

La Chine a déclaré que les articles rapportant les "massacres" de la Place Tiananmen étaient des faux, créés à la fois par les médias occidentaux et par les chefs des manifestants, qui ont utilisé des médias occidentaux consentants comme tribune pour leur campagne internationale de propagande.

Le 12 juin 1989, huit jours après l'affrontement, le New York Times publiait un reportage oculaire "complet", mais en fait fabriqué de toutes pièces, du massacre de Tiananmen, écrit par un étudiant, Wen Wei Po. Il était rempli de récits détaillés d'incidents brutaux, de tuerie, et de batailles de rue héroïques. Il évoquait les mitrailleurs de l'APL postés sur les toits du Musée de la Révolution donnant sur la Place Tiananmen et les étudiants qui s'y faisaient faucher. Ce reportage a été repris par les médias dans tous les États-Unis.

Bien que considéré comme parole d'Évangile et preuve irréfutable que la Chine mentait, le reportage du 12 juin du "témoin oculaire" Wen Wei Po était tellement exagéré et allait si probablement discréditer le New York Times en Chine, que Nicholas Kristoff, son correspondant à Pékin qui avait servi de porte-parole des protestataires, s'inscrivit en faux contre les points principaux de l'article.

Dans un article du 13 juin, Kristoff écrivait :

"La question de savoir où ont eu lieu les fusillades est d'importance, à cause des affirmations du gouvernement selon lesquelles personne n'a été abattu place Tiananmen. La télévision nationale a même montré des films où les étudiants quittaient la place en défilant pacifiquement, peu après l'aube, prouvant ainsi qu'ils n'avaient pas été massacrés."

"La scène centrale de l'article [du témoin oculaire] parle de troupes qui battent et mitraillent des étudiants sans armes regroupés autour du Monument aux Héros du Peuple situé au centre de la Place Tiananmen. Plusieurs autres témoins, aussi bien chinois qu'étrangers, disent que cela ne s'est pas produit", a écrit Kristoff.

"Il n'existe également aucune preuve de nids de mitrailleuses situés sur le toit du musée historique, comme l'indiquait l'article de Wen Wei Po. Le présent journaliste (c'est-à-dire Kristoff - Ndt) se trouvait juste au nord du musée et n'y a vu aucune mitrailleuse. D'autres reporters et témoins qui se trouvaient à proximité n'en ont pas vu non plus.

"Le thème central de l'article de Wen Wei Po évoquait le fait que les soldats ont ensuite battu et mitraillé des étudiants dans la zone qui entoure le monument et qu'une file de véhicules blindés avait coupé leur retraite. Mais les témoins disent qu'aucun véhicule blindé n'était en position autour du monument -- ils étaient stationnés à l'extrémité nord de la Place -- et que les troupes n'ont pas attaqué les étudiants rassemblés autour du monument. Plusieurs autres journalistes étrangers se trouvaient aussi près du monument cette nuit-là, et aucun à ma connaissance n'a déclaré qu'on attaquait les étudiants autour du monument", a écrit Kristoff dans son article du 13 juin 1989.

Le compte-rendu du gouvernement chinois reconnaît que des combats de rue et des affrontements armés se sont produits dans le voisinage. Ils disent qu'environ 300 personnes sont mortes cette nuit-là, dont de nombreux soldats tués par balles, victimes de cocktails Molotov ou parce que battus à mort. Mais le gouvernement a insisté qu'il n'y avait pas eu massacre.

De même Kristoff raconte qu'il y a eu des échauffourées dans plusieurs rues, mais réfute le reportage du "témoin oculaire" à propos d'un massacre d'étudiants Place Tiananmen. 

"(...) Au lieu de cela, les étudiants et Hou Dejian, un chanteur pop, négociaient avec les militaires et ont décidé de partir à l'aube, entre 5 et 6 heures du matin. Les étudiants sont tous partis à la queue leu-leu. La télévision chinoise a montré des images d'étudiants qui partaient et d'une place apparemment vide au moment où les troupes sont entrées après le départ des étudiants."

Une tentative de contre-révolution en Chine

Le gouvernement US était de fait activement impliqué dans la promotion des manifestations "pro-démocratie" par le biais d'une importante machine de propagande, généreusement financée et internationalement coordonnée, qui  lançait des rumeurs, des demi-vérités et des mensonges, et ce dès le début des manifestations à la mi-avril 1989.

L'objectif du gouvernement US était de provoquer un changement de régime en Chine, et de renverser le Parti Communiste Chinois, au pouvoir depuis la révolution de 1949. Puisque beaucoup de militants du mouvement progressiste actuel n'étaient pas encore nés, ou étaient de jeunes enfants au moment de l'incident de Tiananmen en 1989, le meilleur et plus récent exemple de la façon dont fonctionne une opération capitaliste de déstabilisation ou de changement de régime, est révélée dans le renversement récent du gouvernement ukrainien. Les manifestations pacifiques sur la place du centre ville reçoivent un soutien international, financier et médiatique de la part des États-Unis et des puissances occidentales. Elles finissent par se retrouver sous la direction de groupes armés salués comme combattants de la liberté par le Wall Street Journal, FOX News et d'autres médias. Et finalement, le gouvernement destiné par la CIA à être renversé est complètement diabolisé s'il utilise ses forces de l'ordre ou son armée.  

Dans le cas des manifestations "pour la démocratie" de 1989 en Chine, le gouvernement US a tenté de provoquer une guerre civile. La Voix de l'Amérique a intensifié ses émissions en chinois jusqu'à 11 heures par jour et a ciblé dans ses émissions "directement les 2000 paraboles en Chine gérées en grande partie par l'Armée Populaire de Libération." (New York Times, 9 juin 1989)

Les émissions de la Voix de l'Amérique aux unités de l'APL étaient remplies de reportages selon lesquels des unités de l'APL tiraient sur d'autres, et que certaines unités étaient loyales envers les manifestants tandis que d'autres restaient fidèles au gouvernement.

La Voix de l'Amérique et les médias US essayaient de créer confusion et panique parmi les soutiens du gouvernement. Juste avant le 4 juin, ils avaient annoncé que le premier ministre chinois Li Peng avait été tué par balle et que Deng Xiaoping était mourant.

La plupart [des responsables] au gouvernement US et dans les médias s'attendaient à ce que le gouvernement chinois soit renversé par des forces politiques pro-occidentales, comme cela commençait à se produire à l'époque avec les gouvernements socialistes dans toute l'Europe de l'Est et l'Europe Centrale (1988-1991), suite à l'introduction en 1991 en Union Soviétique de réformes pro-capitalistes par Gorbatchev.

En Chine, le mouvement de protestation "pro-démocratie" était mené par des étudiants privilégiés et au bras long, issus d'universités de l'élite, qui appelaient explicitement au remplacement du socialisme par le capitalisme. Leurs leaders étaient particulièrement liés aux États-Unis. Bien évidemment, des milliers d'autres étudiants qui participaient aux manifestations étaient venus parce qu'ils avaient des griefs contre le gouvernement.

Mais les dirigeants du mouvement liés aux impérialistes avaient pour plan explicite de renverser le gouvernement. Chai Ling, reconnue comme le principal chef des étudiants, accorda une interview à des journalistes occidentaux la veille du 4 juin, dans laquelle elle reconnaissait que le but de la direction était de mener la population à lutter pour renverser le Parti Communiste Chinois, ce qui, expliqua-t-elle, ne serait possible que s'ils pouvaient réussir à forcer le gouvernement à attaquer violemment les manifestations. Cette interview est apparue dans le film "The Gate of Heavenly Peace" ("La Porte de la Paix Céleste", sens du mot Tiananmen - Ndt). Chai Ling y expliquait aussi pourquoi ils ne pouvaient pas informer les manifestants étudiants de la base, des plans réels de leurs leaders.

"La poursuite de la richesse fait partie de l'élan pour la démocratie" expliquait un autre principal leader étudiant, Wang Dan, dans une interview de 1993 avec le Washington Post, à l'occasion du quatrième anniversaire de l'incident. Wang Dan était présent dans tous les médias américains avant et après l'incident de Tiananmen. Sa célébrité venait de ce qu'il avait expliqué pourquoi les élitistes représentants des étudiants ne souhaitaient pas que les travailleurs chinois rejoignent leur mouvement. Il a déclaré que "le mouvement n'est pas prêt pour la participation des travailleurs parce que la démocratie doit d'abord être absorbée par les étudiants et les intellectuels avant qu'ils puissent la diffuser à d'autres."

Vingt-cinq ans après -- les États-Unis veulent toujours le changement de régime et la contre-révolution en Chine

L'action du gouvernement chinois, qui a dispersé en 1989 le soi-disant mouvement pro-démocratie a causé une amère frustration dans l'establishment politique étasunien.

Les États-Unis ont imposé au départ des sanctions économiques contre la Chine, avec un résultat minime, et l'establishment politique de Washington, tout comme les banques de Wall Street, s'est rendu compte que les multinationales et les banques US seraient les grandes perdantes des années 1990 si elles essayaient de complètement isoler la Chine, au moment où la Chine ouvrait un peu plus son vaste marché de la main-d'œuvre et des produits de base, à l'investissement direct par les grandes entreprises occidentales. Les plus grandes banques et multinationales s'intéressaient d'abord à leurs marges bénéficiaires et les politiques de Washington se rangeaient aux côtés des milliardaires sur cette question.

Mais le problème de la contre-révolution en Chine va de nouveau faire parler de lui. Les réformes économiques inaugurées après le décès de Mao ont ouvert le pays à l'investissement étranger. Cette stratégie de développement a été conçue pour vaincre rapidement la pauvreté et le sous-développement, dont ils avaient hérité, en important de la technologie étrangère. En échange, les grandes entreprises occidentales faisaient d'énormes profits. La direction du Parti communiste de l'après-Mao calcula que cette stratégie profiterait à la Chine, en vertu du rapide transfert technologique qui s'effectuerait du monde impérialiste vers la Chine. Et, c'est vrai, la Chine a fait de grands progrès économiques. Mais en plus du développement économique, s'est aussi développée à l'intérieur de la Chine une classe capitaliste, et une partie importante de cette classe et de ses enfants est courtisée par toutes sortes d'institutions financées par le gouvernement US, les institutions financières US et les centres universitaires US.

Le parti Communiste chinois est lui-même divisé en factions et tendances pro-US et pro-socialistes.

Aujourd'hui, le gouvernement étasunien exerce une pression encore plus forte sur la Chine. Il accélère la lutte contre la progression de la Chine en cimentant de nouvelles alliances militaires et stratégiques avec d'autres pays asiatiques. Il espère également qu'avec une pression suffisamment forte, certains dirigeants chinois en faveur de l'abandon [du soutien à] la Corée du Nord l'emporteront.

Si la contre-révolution devait réussir en Chine, les conséquences en seraient catastrophiques pour le peuple chinois et la Chine elle-même. Selon toute vraisemblance la Chine éclaterait en tant que nation, comme ce fut le cas avec l'Union Soviétique lorsque son Parti Communiste fut renversé. L'ex-Yougoslavie a subi le même sort. Une contre-révolution et un démembrement tireraient la Chine en arrière. Cela freinerait la spectaculaire ascension pacifique de la Chine, qui s'est extraite du sous-développement. Il y a depuis des décennies une grave discussion au sein de l'establishment US lié à la politique étrangère à propos du démembrement de la Chine, qui l'affaiblirait en tant que nation et permettrait aux États-Unis et aux puissances occidentales de prendre possession de ses éléments les plus lucratifs. C'est précisément là le scénario qui a causé à la Chine un siècle d'humiliation, à l'époque où les puissances capitalistes occidentales dominaient le pays. 

La Révolution Chinoise est passée par de nombreux stades, des victoires, des retraites et des échecs. Ses contradictions sont innombrables. Mais elle reste debout. Dans la confrontation qui oppose l'impérialisme mondial et la République Populaire de Chine, les progressistes devraient connaître leur position -- et ce n'est pas sur la touche.


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Mes excuses pour avoir posté un article aussi long. Une longue lecture, pleine de détails.

Premier commentaire :
Ayant vécu dans les années 80 en Afrique du Sud les manifestations anti-apartheid et la réaction de la police et de l'armée, je dois dire que le point de vue du "cela n'est pas arrivé, il ne s'agissait que d'un coup de propagande", serait très insultant et déprimant pour la plupart des victimes d'un massacre et leur famille. De plus, l'histoire est toujours plus compliquée que le seul thème dépeint dans les médias, et comporte de nombreux niveaux, de nombreuses factions et de multiples exemples de trahison dans tout le système.

Deuxième commentaire :
Je ne sais pas trop quoi penser de cet article et de ses intentions. Paul Craig Roberts le positionne de toute évidence avec l'objectif particulier de faire paraître le comportement US problématique (à l'époque, et aujourd'hui). Mais je ne suis pas sûr du reportage complet de Brian Becker. Le paragraphe final a pour but de vous faire prendre position. C'est là une fin bien facile pour un article qui parle des complexités et des multiples plans qui sont en train de s'accomplir !

Question :
S'agit-il ici d'une application antérieure, mais ratée, de la recette égyptienne (et utilisée dans bien d'autres endroits) comme le prétend le reportage ? C'est-à-dire : financez les protestataires, créez une résistance organisée qu'on ne peut pas lier à vous, faites-les exécuter vos plans pour déstabiliser un régime et en changer. Ou bien s'agit-il de tout autre chose, qui [nous] est encore caché ? Ou bien la couverture médiatique et l'histoire originelles étaient-elles correctes ?

Encore une question :
Le but de tout ceci n'est peut-être que de brouiller les pistes. Je vois sans aucun doute beaucoup de poussière pour l'instant.

Et pour finir :
Quelqu'un a-t-il un avis sur la crédibilité ou les objectifs de global research.ca ou sur l'auteur Brian Becker ?

Cordialement,
Searcher



Message N°8       6 juin 2014 (Pour l'original, voir ici.)

Hong Kong
Membre d'Avalon syrwong's Avatar
Default 25ème anniversaire du massacre de la place Tiananmen... et pas un mot ?

Quote Posté par Searcher (ici)
[Citation ici de l'ensemble du document du message 7 - Ndt]

Un article révélateur qui prouve à quel point est vrai l'adage : "Un mensonge proféré mille fois devient vérité." Ce mensonge est si fermement implanté dans l'esprit de presque tout le monde et n'a jamais été remis en question, si bien qu'il est impossible d'affirmer à quiconque qu'il n'y a pas eu massacre. Sur les 8 millions d'habitants de Hong-Kong, je dirais que 99,8 % ont cru qu'un massacre avait eu lieu, et le reste n'a aucune preuve du contraire. Rechercher dans les articles d'information de l'époque apporte vraiment une preuve valable.



Message N°9      6 juin 2014 (Pour l'original, voir ici.)
Membre d'Avalon
  giovonni's Avatar
Default 25ème anniversaire du massacre de la place Tiananmen... et pas un mot ?

Je vais vous communiquer ça...

Quote Posté par giovonni (ici)
Au Ranch et au-delà

L'homme au char

Documentaire Frontline

"Une fois tous les autres réduits au silence, son acte personnel de courage face au régime chinois a stupéfait le monde. Qu'est-il devenu ? Et 25 ans après, la Chine a-t-elle réussi à effacer cet événement de son histoire ?"



Source : http://www.youtube.com/watch?v=s4Uj7PJtA7s







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